Le Maroc appelle à la création d'un Fonds méditerranéen pour l'environnement afin de financer des infrastructures contre la pollution. Les pays de la Méditerranée doivent faire face aux menaces qui pèsent sur l'environnement, mais sans l'aide de l'UE, ils en sont incapables. Réchauffement climatique, montée des eaux, gaz à effet de serre… L'avenir du climat n'a rien d'optimiste et les négociations qui se sont achevées la semaine dernière à Nairobi n'ont vraiment rien apporté de concret. Tout du moins, il a été question d'attirer l'attention sur l'urgence d'une action au profit de l'environnement surtout en Afrique. Un avis que l'on partage entièrement à la troisième Conférence ministérielle de l'environnement qu'abrite le Caire depuis lundi. Le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement, Mohamed Elyazghi, y a déclaré que le Maroc était prêt à s'investir concrètement en matière de technique et de gestion d'un fonds méditerranéen pour l'environnement. La création de ce dernier à laquelle a appelé M. Elyazghi devra servir de source au financement des différentes infrastructures que seraient amenés à réaliser les pays partenaires pour la protection de l'environnement. Il ne faut pas oublier qu'ils devront à déployer les efforts nécessaires pour lutter contre la pollution comme le stipule l'initiative «Perspectives 2020» adoptée par la commission européenne en 2005. Pour M. Elyazghi, le fonds ne devra pas seulement apporter des financements, mais aussi être «un moyen efficace pour assurer la complémentarité entre les différents intervenants». La coordination des initiatives engagées dans la zone euro-méditerranéenne pourra ainsi se faire par ce biais. Le ministre a d'ailleurs insisté sur ce point de la coordination en proposant qu'il y ait un mécanisme euro-méditerranéen chargé uniquement de cette tâche au niveau international, national et local. Une structure de ce type permettra de rationaliser l'utilisation des ressources et donc de mieux gérer les activités à travers les régions. Mais pour que cette volonté puisse se réaliser, l'engagement de l'Europe à apporter son aide paraît capital. C'est en tout cas ce que M. Elyazghi a tenu à souligner lors de cette conférence en mettant l'accent sur «un partenariat juste et solidaire respectant les intérêts mutuels de l'ensemble des parties». C'est un appel que lance le ministre en rappelant que l'état des lieux n'est pas toujours favorable aux engagements. Malgré les «aspirations communes et légitimes», l'écart économique entre les pays du Nord et ceux du Sud ne donne aucunement l'impression de se réduire, mais plutôt de s'élargir. M. Elyazghi l'a fait remarquer soulignant que c'est la raison pour laquelle les pays du Sud ne réussissent toujours pas à faire face à la dégradation de l'environnement ni à intégrer cette prérogative à la politique de développement. Le Maroc en donne un exemple éloquent, selon le ministre qui reconnaît que malgré les efforts en matière de protection de l'environnement, «les besoins dépassent de loin nos capacités». Coopération entre le Maroc et le Portugal En marge de la troisième conférence sur l'environnement au Caire, M. Elyazghi a rencontré son homologue portugais, Francisco Nunes Correa. Il a été question de discuter du renforcement de l'action environnementale au niveau méditerranéen et des dispositions de la convention bilatérale de coopération relative aux mécanismes de développement propre que les deux pays ont convenu de signer le mois prochain à l'occasion de la tenue de la Haute commission mixte maroco-portugaise. Au sujet de l'environnement toujours, le ministre s'est entretenu, également, avec la vice-présidente de la Banque mondiale, Inger Anderson, sur le programme de coopération en matière d'eau et d'environnement.