Abdelaziz Bouteflika, président de la République algérienne, n'en démord pas. Au lendemain du discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI mettant en garde contre une entité incontrôlable dans la région, qui favoriserait terrorisme et toutes sortes de calamités pour toute la région, Abdelaziz Bouteflika, en déplacement à Pékin, déterrait l'option du référendum et le plan Baker et évoque de nouveau un "problème de décolonisation". Un décalage de plus pour le président algérien au moment où la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l'ONU ont bel et bien enterré les options avancées, il y a plusieurs années, par James Baker. Abdelaziz Bouteflika fait cavalier seul concernant le dossier au moment où de grandes puissances disent accorder de plus en plus d'intérêt à l'offre marocaine d'une autonomie pour les provinces du Sahara dans le cadre de l'intégrité territoriale du Maroc comme possible et honorable solution à un conflit qui n'a que trop duré. Un décalage de plus au moment où l'ONU, à travers son Conseil de sécurité, a appelé à des négociations sans conditions préalables entre les parties concernées et un dialogue où prendraient part les pays voisins. «Notre engagement envers la question sahraouie ne constitue nullement une entrave pour l'édification du Maghreb arabe afin de répondre aux aspirations des peuples de la région», concluait Abdelaziz Bouteflika qui s'exprimait à Pékin. Et lui seul croit encore en cette contrevérité. Le Maghreb arabe ne saurait tenir la route aux dépens de l'intégrité territoriale du Maroc. Comme c'est le cas d'ailleurs du retour du Royaume au sein d'une Union africaine où l'écrasante majorité des pays membres ne reconnaissent plus ou n'ont jamais reconnu la RASD malgré les "missions diplomatiques" et les pétro-dinars d'Alger.