Le secteur de la chimie et la parachimie au Maroc contribue à hauteur de 37 % à la production et à 34 % du PIB industriels. Mais, il n'arrive pas à enclencher le processus de sa mise à niveau. Le secteur de la chimie et la parachimie n'arrive toujours pas à entamer sa mise à niveau. Aucune date n'est encore fixée pour l'élaboration de son plan d'action avec le ministère du Commerce, de l'Industrie et de la Mise à niveau de l'économie. Faute de moyens financiers, le centre technique de la chimie n'a pas encore vu le jour. Géré par des lois caduques, ce secteur devra faire face à la concurrence chinoise et au démantèlement des barrières douanières à l'horizon 2010. Ce sont là les principales doléances des professionnels du secteur qui emploie 19 % de l'effectif total dans l'industrie et draine 54 % des investissements. Avec près de 2265 établissements exerçant dans ce domaine, ces industries contribuent à hauteur de 37 % à la production industrielle et à 34 % du PIB industriel. «Ces statistiques montrent l'importance du secteur de la chimie et la parachimie dans le tissu industriel national. En plus de ce plan d'action et du centre technique de la chimie, nous avons d'autres projets que nous voulons réaliser dans les plus brefs délais», annonce Mohamed Benchekroun, président de la Fédération de la chimie et de la parachimie (FCP), lors d'une conférence de presse, vendredi 15 septembre, à Casablanca. «Pour le développement du secteur, nous avons besoin de nouvelles zones industrielles en plus de celle de Jorf Lasfar et celle de Roches-Noires aujourd'hui saturée. Dans ce sens, nous avons visité certains sites et rencontré le wali de Settat et le gouverneur de Benslimane dans l'espoir de créer une zone industrielle classe 1 pour abriter ces industries», ajoute M. Benchekroun. Pour le centre technique de la chimie, les responsables de la FCP expliquent le retard de sa mise en place par un manque financier. Une étude préalable sur ce centre censé être une cellule de veille technologique estime le coût à quatre millions DH : « nous avons tablé sur un financement accordé par le programme MEDA, mais nous l'avons raté de justesse!». Ainsi, ce centre, d'une importance primordiale en matière de formation et de sécurité, est devenu un projet mort-né. «Notre fédération, qui n'est pas homogène puisqu'elle rassemble différentes associations, aspire aussi à changer les lois remontant au début du siècle dernier et qui régissent encore ce secteur. Notre projet de refonte du Dahir 1914 relatif aux établissements classés dangereux, incommodes et salubres n'a malheureusement pas vu le jour. L'année 2010 est pour bientôt et le secteur n'a toujours pas commencé sa mise à niveau», note le président de la FCP. À cet effet, les professionnels du secteur redoutent une concurrence chinoise qui s'avère rude dans différents domaines. Il faut noter que le tissu industriel marocain est composé en majorité par des PME. Et à l'instar du textile-habillement, le secteur a besoin de définir des niches de développement. La chimie et la vie La Fédération de la chimie et de la parachimie (FCP) organisera la 12ème édition du forum de la chimie ce jeudi 21 septembre à l'hôtel Royal Mansour à Casablanca. «La chimie et la vie » est le thème de cette manifestation qui prévoit des conférences et des débats sur ce secteur aussi bien au Maroc qu'à l'étranger. Ainsi « un plaidoyer pour la chimie » sera fait par Pr. Guy Ourisson, président fondateur de l'université Louis Pasteur à Strasbourg. Essatra M'brak, professeur en nutrition humaine à l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II à Rabat, consacrera son intervention sur «La chimie et la sécurité alimentaire».