Baptisées "Appel de Rabat", plusieurs recommandations ont été formulées à l'issue des travaux du symposium international sur la prévention du cancer du col de l'utérus. Premier événement d'envergure internationale initié par l'Association Lalla Salma de lutte contre le cancer, le symposium international sur la prévention du cancer du col de l'utérus, organisé les 15 et 16 septembre à Skhirat, a tenu ses promesses. Réunissant des responsables de programmes nationaux de la santé et de la recherche, des spécialistes représentant, outre le Maroc, la Belgique, la France, la Tunisie, le Canada, les Etats-Unis et la Suisse, ainsi que des experts d'organisations internationales, le symposium a traité de l'importance d'établir une stratégie globale de lutte contre cette maladie. Ainsi plusieurs recommandations, baptisées "Appel de Rabat", ont-t-elles été formulées par les participants à l'issue des travaux de cette manifestation scientifique, qui a été inaugurée vendredi dernier par SAR la Princesse Lalla Salma. Dans son allocution inaugurale, Son Altesse Royale a souligné l'importance de cette rencontre qui "constitue, en soi, un message d'espoir ouvrant des perspectives prometteuses pour le traitement de cette maladie". Son Altesse Royale a ajouté que «la proclamation de l'Appel de Rabat pour la lutte contre le cancer utérin devrait motiver une collaboration internationale entre les responsables gouvernementaux chargés du secteur de la santé, les organismes internationaux, les sociétés et les citoyens, pour l'élaboration et la mise en œuvre de stratégies nationales de prévention de cette maladie et de prise en charge et de suivi des femmes susceptibles d'en être atteintes». L'ambassadrice de bonne volonté de l'OMS pour la région EMRO (Est de la Méditerranée), a en outre émis l'espoir de voir les recommandations de ce symposium international "déboucher sur une coopération internationale fructueuse et institutionnalisée en la matière, conjuguée à des actions concertées des organisations de la société civile et des gouvernements". Pour ce qui est des recommandations, les participants à cette rencontre ont souhaité que la lutte contre le cancer du col de l'utérus, figure parmi les priorités de la politique sanitaire des pays en développement. Ils ont par ailleurs souligné la nécessité et l'urgence de mettre en place des programmes de prévention et de prise en charge des malades atteints de cette infection. Des programmes, insistent les experts, qui doivent être fondés sur une approche basée sur le dépistage précoce et le traitement approprié. Concernant la vaccination, les participants considèrent que ce moyen de prévention représente à long terme un espoir pour réduire l'incidence et la mortalité due à ce cancer. A ce sujet, il est à rappeler que les représentants des deux firmes pharmaceutiques GSK et Merck ont présenté des vaccins dont la mise sur le marché est prévue pour 2007.
Le cancer en chiffres Selon les statistiques de l'OMS, le cancer touche 11 millions de personnes dans le monde dont 7,5 millions décèdent chaque année. Les décès par cancer représente 12,5% de tous les décès dans le monde. D'après la même source, si cette tendance persiste, il est prévu qu'en 2020, 16 millions de nouveaux cas seront enregistrés avec 10 millions de décès par an, dont 75 % dans les pays en développement. Le cancer du col de l'utérus, deuxième cancer le plus fréquent chez les femmes après celui du sein, enregistre de son côté 470 000 nouveaux cas et plus de 250.000 décès par an dont 80 % dans les pays en développement. Au Maroc, les décès dus au cancer représentent 5,6 % du total des décès. Entre 35 et 40 mille personnes contractent cette maladie annuellement au Royaume. Selon l'OMS, l'absence de mesures d'urgence peut entraîner une augmentation de 25% du nombre de décès en relation avec le cancer du col de l'utérus, pour les dix prochaines années.