Les grandes maisons de disques ont poursuivi les créateurs du LimeWire en justice. La raison : il permet à ses utilisateurs de télécharger gratuitement de la musique. La plainte, instruite par la Cour fédérale de Manhattan, est l'épisode le plus récent de la lutte engagée par l'industrie du disque contre le piratage de musique sur Internet. Une détermination renforcée par l'arrêt rendu en juin 2005 par la Cour suprême américaine selon lequel toute société proposant des téléchargements illégaux se rendrait responsable et complice de la violation de la propriété artistique et intellectuelle. Des labels appartenant aux quatre majors du marché Universal Music, Sony BMG, EMI, et Warner Music sont à l'origine des poursuites contre la société LimeWire LLC, basée à New York. Ils réclament à LimeWire 150.000 dollars de dommages et intérêts pour chaque chanson dont le téléchargement "enfreint délibérément" le droit. La plainte cite également la maison-mère de LimeWire, Lime Group LLC, et plusieurs de ses dirigeants. LimeWire et ses dirigeants «ont un intérêt direct à proposer le téléchargement illégal de fichiers protégés par le droit d'auteur et en tirent des bénéfices considérables», peut-on lire dans la plainte. Dans un communiqué, l'Association américaine de l'industrie phonographique (Recording Industry Association of America, RIAA) déclare que «malgré les nombreux efforts pour dialoguer avec LimeWire, les éditeurs du site n'ont pas montré un intérêt suffisant pour développer un modèle légal». Le mois dernier, Kazaa, le très populaire système de téléchargement Peer-to-Peer, a accepté de payer plus de 100 millions de dollars et s'est engagé à devenir une plate-forme légale pour éviter deux procès. Ces dernières années, les réseaux de partage de fichiers numériques ont perdu du terrain face aux services de téléchargement légal comme iTunes d'Apple.