Depuis le lancement de ce programme de création de très petites entreprises, le 1er juillet dernier, ce sont déjà 21 dossiers qui ont passé le cap de la sélection en commission. L'occasion de faire le point sur les perspectives d'évolution de l'Initiative pour l'emploi… La deuxième commission de sélection du programme «Moukawalati», coordonnée par le CRI de Casablanca, a rendu vendredi dernier son verdict : 11 projets sur 12 ont été acceptés. Ils viennent s'ajouter aux 10 dossiers retenus par la commission qui s'était réunie la semaine précédente. En précisant que dans le cas du CRI de Casablanca, cette commission fait l'effort de s'ouvrir aux représentants d'associations professionnelles et du secteur bancaire. Cette vingtaine de projets, un volume certes modeste, représente pourtant un motif de satisfaction pour les responsables du CRI. Car il s'agit avant tout de faire tourner la machine, de lui donner, selon l'expression consacrée, du grain à moudre. Mohamed Ftouhi et son projet «Formes de découpe pour emballages» ainsi que Hazim Benmassoud et son projet «Garage de tôlerie», deux des candidats retenus par la commission régionale, pourront ainsi accéder à la suite des prestations prévues dans le cadre de ce programme. En rappelant que «Moukawalati» vise la création de 30.000 très petites entreprises, caractérisées par un montant d'investissement inférieur ou égal à 250.000 DH. Depuis le lancement de ce programme, le premier juillet dernier, les cinq guichets destinés à recevoir les candidatures ne désemplissent pas. Rien qu'au niveau de la Chambre de commerce, d'industrie et des services de Casablanca, 800 dossiers ont été déposés, dont 90 présélectionnés. Pour l'instant, les données concernant les guichets ouverts au sein de la Chambre de commerce de Mohammédia, de l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), de la Fondation Zakoura et des Associations Amana et Fondep, les quatre autres partenaires du CRI, ne sont pas centralisées au niveau de ce dernier. Cette absence de traitement en temps réel s'explique par le fait que le programme «Moukawalati», lancé par la Primature dans le cadre de l'Initiative pour l'emploi et relayé par l'ANAPEC, n'a pas encore fini de mettre au point son système d'information. Il était plus urgent, en effet, d'entamer le plus tôt possible la phase de réception des candidatures. Les responsables du CRI se déclarent donc satisfaits de la mise en œuvre effective du projet ; ce qui ne les empêche pas de faire leur autocritique. Pour commencer, ils annoncent un durcissement de la sélection, de façon à mieux correspondre à la finalité du projet «Moukawalati». Quitte à orienter vers les autres composantes du programme, notamment le module Indimaj qui vise la réinsertion, par le biais de formations qualifiantes, d'un certain nombre de candidats. Mais pour l'instant, nous explique un responsable du CRI de Casablanca, «Il faut bien que les guichets se rodent…» Il faut également susciter des vocations entrepreneuriales auprès de la cible spécifique de ce programme : concrètement, ceux qui à l'annonce du lancement de «Moukawalati», en seraient encore au point zéro, alors que la plupart des dossiers sélectionnés étaient déjà largement mûris par leurs promoteurs. Enfin, il est nécessaire de mettre l'accent sur la dynamique d'appel à projets, de façon à mieux exploiter l'expertise du CRI en matière d'opportunités sectorielles. Au CRI Casablanca, nous explique-t-on, «Nous ne voulons plus nous contenter de gérer les dossiers au fil de l'eau mais faire de l'appel à projets afin de mieux servir la stratégie de développement économique de Casablanca». Le Centre met d'ailleurs en avant son expérience concluante dans le cadre de deux programmes d'appel à projets déjà mis en œuvre : le Comité régional pour la création d'entreprises, initié en partenariat avec la Fondation de la Banque Populaire (42 projets créés sur 650 dossiers présentés) et le programme « IB Maroc Challenger », spécialisé dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication. La procédure d'accompagnement Dès leur sélection, les candidats peuvent aborder la phase d'accompagnement proprement dite. Cette phase commence par l'étude de marché et l'étude technique. Les candidats reçoivent une formation théorique appropriée avant de procéder aux enquêtes de terrain. Ils sont également formés aux techniques de rédaction de ces enquêtes. Puis intervient la formation : principes et techniques de la gestion d'entreprise, formations administrative et financière. L'objectif est qu'à l'issue de cette formation, le « business plan » du candidat devra être finalisé. Intervient ensuite l'étape de simulation du « business plan » : chaque candidat le présente au sein du guichet afin d'améliorer ses performances de communication avant la remise du dossier à la banque en vue d'obtenir le financement. Au cas où la banque exigerait des amendements au projet, le candidat revient à la case : « Rectification du Business Plan ». Quant à l'aide au démarrage, elle peut prendre plusieurs formes, mais ne doit en aucun cas signifier que le guichet intervienne pour orienter le porteur de projet dans le choix de ses fournisseurs, par exemple. Sachant que les démarches visant le démarrage de l'entreprise donnent lieu à un plan d'action, qui est suivi par ledit guichet. Quand le CRI notifie… Le Centre régional des investissements du Grand Casablanca lancera, à partir de la deuxième semaine du mois d'août 2006, un service de notification pour les créateurs d'entreprises. Ainsi, lors de chaque dépôt de dossier de constitution d'une entreprise, le créateur recevra un SMS de notification avec le numéro de son dossier. A la fin de la procédure de création, qui nécessite une moyenne de 5 jours, le créateur d'entreprise recevra un second SMS lui demandant, cette fois-ci, de passer retirer son dossier de constitution auprès d'un guichet du CRI. Les futurs créateurs d'entreprises apprécieront, sans doute, ce nouveau service qui leur permettra de se tenir informés du bon déroulement de la procédure et, surtout, de leur éviter des déplacements inutiles au siège du CRI.