Après l'Espagne, la France et la Belgique, le président du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes est attendu à Washington. Objectif : expliquer le projet d'autonomie. Suite à une rencontre, en juin dernier à Rabat, avec l'ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, Thomas Riley, Khalli Henna Ould Errachid se prépare à effectuer, dans la première moitié de septembre 2006, une visite à Washington. Cette visite intervient au lendemain d'un intense ballet diplomatique, entrepris en Espagne, en France et en Belgique, mais aussi, et surtout, à la veille de la présentation par le Royaume de son projet d'autonomie auprès du Conseil de sécurité. Washington sera, peut-être, la dernière mais, sans doute, la plus importante étape dans le périple diplomatique du président du Conseil Royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas). Membre influent au sein du Conseil de sécurité, les Etats-Unis avaient exprimé leur disposition à étudier le statut d'autonomie proposé par le Royaume en vue du règlement définitif du conflit factice autour de nos provinces du sud. A rappeler que le représentant permanent des Etats-Unis auprès des Nations unies, John Bolton, avait appelé, lors d'une réunion du Conseil de sécurité tenue en avril dernier, le Maroc à fournir « les détails de son projet d'autonomie». Le responsable du Corcas s'attachera ainsi à livrer sa vision du projet, dans l'objectif de convaincre les responsables américains de «l'opportunité» de telle initiative. S'agissant de son agenda, le président du Conseil prendra contact avec des membres de la Maison-Blanche, des députés du Congrès, et des membres influents des ONG américaines. Par cette visite, apprend-on auprès du Corcas, il s'agit « d'expliquer le projet d'autonomie», «solution idoine et en conformité avec les principes de la légalité internationale». En plus de ce travail explicatif, Khalli Henna Ould Errachid, qui sera accompagné d'une importante délégation du Corcas, s'attellera, nous a dit un membre du Conseil, à « faire adhérer les parties réticentes» au projet d'autonomie, dans une référence surtout aux ONG américaines qui sont sensibles aux thèses des séparatistes. «Nous allons expliquer que le Polisario n'est pas le seul représentant des Sahraouis» et que, par ailleurs, «la majorité écrasante des Sahraouis est avec le Maroc», ajoute notre interlocuteur. Ainsi, non seulement l'Administration Bush est concernée par cette visite, les acteurs de la société civile, les médias et autres représentants de l'opinion publique américaine seront touchés. Selon un membre du Conseil, le projet sera expliqué sous ses différents angles : politique, social, économique, sans oublier le volet droits de l'Homme. A souligner que le Royaume compte beaucoup sur le rôle des Etats-Unis pour persuader l'Algérie et le Polisario de l'importance du projet comme étant «la solution définitive » d'un conflit vieux de trente ans. «Pays ami du Royaume, les Etats-Unis sont, également, appelés à faire jouer leurs relations au sein du Conseil de sécurité pour faire plébisciter le projet d'octroi d'un statut d'autonomie au Sahara marocain. Un projet présenté par le président du Corcas comme « la solution-miracle », parce qu'il est conçu de manière à arranger toutes les parties au conflit». Sur ce point, le Corcas a affirmé sa décision d'entrer en contact avec les responsables algériens dans le dessein de les convaincre du bien-fondé du projet du Royaume.