Les troupes de l'Alliance atlantique ont pris, lundi, le relais des soldats américains dans le sud de l'Afghanistan, une région où les Talibans sont très actifs. La mission de l'Otan s'annonce très difficile. L'Alliance atlantique a pris lundi le commandement des opérations militaires dans le sud de l'Afghanistan, jusqu'à présent assuré par la coalition dirigée par les Etats-Unis. Techniquement, il n'y aura pas de grands changements sauf que désormais c'est l'Otan qui dirigera les opérations dans cette région instable et où les Talibans sont très actifs. La cérémonie de passation de pouvoirs a eu lieu à Kandahar entre le général américain Karl Eikenberry et son homologue britannique David Richards. «L'Otan est là pour le long terme, aussi longtemps que le gouvernement et le peuple afghans auront besoin de notre aide», a promis le général britannique David Richards, qui commande la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF), le bras armé de l'Otan en Afghanistan. Le général Richards aura environ 8.000 hommes sous ses ordres dans la région, deux fois plus que son collègue américain n'en avait fin 2005. Il devra aussi compter sur les forces de sécurité afghanes au fur et à mesure qu'elles seront entraînées et équipées. «Les Afghans peuvent être sûrs qu'ils ne seront pas abandonnés», a ajouté le général Richards en avertissant «les quelques milliers qui s'opposent à la vaste majorité du peuple afghan et à son gouvernement démocratiquement élu (qu'ils) ne seront pas autorisés à l'emporter». Les Etats-Unis, qui continueront de diriger la coalition dans l'Est du pays jusqu'à la fin de l'année, «ne quitteront pas l'Afghanistan avant que son peuple nous dise que le travail est terminé», a souligné de son côté le général Eikenberry. L'extension de l'Otan concerne six provinces : Day Kundi, Helmand, Kandahar, Nimroz, Oruzgan et Zaboul et implique des militaires d'Australie, Canada, Royaume-Uni, Estonie, Danemark, Pays-Bas, Roumanie et Etats-Unis, a précisé l'Alliance. Cette passation de pouvoir intervient à un moment où la rébellion s'est intensifiée au cours des derniers mois. L'Alliance espère avoir plus de légitimité que les Américains. Un raisonnement qui, malheureusement, ne tient pas la route. Les Talibans ne font guère de différence entre les troupes américaines et les autres forces de l'Alliance. Britanniques, Canadiens, Français, Néerlandais sont tous perçus par les insurgés comme des colonisateurs. Pour l'ISAF, la mission s'annonce donc très difficile surtout que c'est au sud où la situation s'est particulièrement dégradée au cours des derniers mois. Un regain de violence dû au déploiement des troupes de l'Otan autour de Kandahar entamé en début de l'année. Les insurgés, qui ont perdu plusieurs centaines d'hommes lors des affrontements, ont multiplié les attentats-suicides, les attaques à l'explosif au passage de convois des forces de la coalition, et les opérations commando contre leurs positions, des tactiques rarement utilisées jusqu'à présent.