La conférence internationale de Rome n'est pas parvenue mercredi à obtenir un cessez-le-feu immédiat dans le conflit du Liban alors que sur le terrain les combats se sont intensifiés. Un échec attendu. La conférence internationale de Rome n'est pas parvenue mercredi à réclamer un cessez-le-feu immédiat dans le conflit du Liban. Les Américains continuent à faire les sourds-muets aveugles résistant fermement aux appels de la plupart de leurs partenaires. Cette rencontre des ministres des Affaires étrangères d'une quinzaine de pays s'est finalement contentée d'un appel à «travailler immédiatement pour parvenir de toute urgence à un cessez-le-feu», une formule moins contraignante. La déclaration finale, lue par le ministre italien des Affaires étrangères Massimo d'Alema, précise que ce cessez-le-feu doit être «durable, permanent et complet», alors que sur le terrain les combats se sont intensifiés. Mardi soir, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait annoncé que sa formation allait tirer des roquettes «au-delà» de la ville de Haïfa, «quelles que soient les conséquences de ces bombardements». Dans ce message, Cheikh Nasrallah a démenti la chute de Bint Jbeil (un bastion du Hezbollah situé à 4 km de la frontière) et indiqué qu'en capturant les deux soldats israéliens, le Hezbollah avait «déjoué un plan israélien qui consistait à lancer une attaque surprise contre le parti de Dieu pour le détruire en peu de temps. Selon lui, cette attaque était prévue pour fin septembre-début octobre». À la veille de la réunion de Rome, le chef de la milice chiite, a déclaré que le conflit avec Israël était entré dans une nouvelle phase et que le mouvement chiite libanais refuserait toute condition «humiliante» à un cessez-le-feu. À Bint Jbeil, Tsahal continue de se heurter à une forte résistance du Hezbollah pour la troisième journée consécutive. L'armée israélienne a subi de lourdes pertes mercredi dans des combats contre des miliciens du Hezbollah dans le Sud-Liban, selon les chaînes d'information arabes "Al Arabiya" et "Al Jazira". D'après la chaîne qatarie "Al Jazira", 13 soldats de Tsahal ont été tués dans les affrontements à l'entrée de Bint Jbeil. "Al Arabiya" de son côté parle d'une douzaine de morts dans les rangs de Tsahal. Si ces informations se confirmaient, le bilan des pertes militaires israéliennes tournerait autour des 35 morts depuis le début de l'offensive de Tsahal au Liban, il y a quinze jours. Depuis son début, l'agression israélienne a été caractérisée par son aspect aveugle et barbare. Mardi, quatre observateurs de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) ont été tués dans un bombardement israélien qui a frappé un poste d'observation de la force de l'ONU dans le sud du Liban. "Choqué", le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a déclaré qu'Israël semblait avoir frappé cette cible "délibérément" et a demandé aux autorités une enquête approfondie. L'Union européenne, pour sa part, a jugé mercredi "inacceptable" le bombardement israélien de ce poste de la (FINUL). «Les attaques contre le personnel de l'ONU sont inacceptables», a souligné dans un communiqué publié à Helsinki la présidence finlandaise de l'Union européenne, qui réclame elle aussi l'ouverture "immédiate" d'une "enquête complète". Chirac propose une force aux frontières israélienne et syrienne Jacques Chirac a proposé l'envoi, après un accord entre Libanais et Israéliens, d'une force internationale, hors Otan, pour garantir les frontières "israélo-libanaise et syro-libanaise", et a exprimé sa défiance à l'égard du régime syrien, dans une interview au Monde. «La mission de cette force serait de contrôler le cessez-le-feu et d'assurer le respect des frontières, à la fois les frontières israélo-libanaise et syro-libanaise, naturellement », déclare le président français. Pour lui, «l'envoi de cette force est conditionné à l'obtention d'un accord politique, qui suppose un cessez-le-feu. Celui-ci «doit être négocié d'une part entre le gouvernement libanais et le Hezbollah, et d'autre part entre la communauté internationale, Israël et le Liban», a jugé M.Chirac. Le chef de l'Etat écarte par ailleurs une participation à une force de l'Otan «qui est perçue, qu'on le veuille ou non, comme le bras armé de l'Occident dans ces régions. «Pour la France, l'Otan n'a pas vocation à mettre sur pied une telle force», dit-il.