Une jeune femme arnaquait ses victimes en prétendant être ressortissante marocaine en Suisse, femme d'affaires et belle-sœur d'un prince des Émirats Arabes Unis. Elle a été traduite devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca. Une belle rencontre. C'est ce que Saïda a pensé quand elle a fait la connaissance, pour la première fois, d'une très belle et élégante femme. Saïda se rappelle bien qu'elles ont engagé une conversation d'une vingtaine de minutes avant que la belle et élégante femme ne lui ait dévoilé son prénom : Meriem. «Je suis une femme d'affaires. Je veux investir mon argent…», lui a-t-elle confié. C'est la première fois que Saïda rencontre une femme d'affaires. Elle est restée bouche bée devant la belle femme qui ne parlait que de devises et de milliers de dirhams. «Je voyage souvent en Suisse parce que ma sœur, qui est mariée avec un prince des Émirats Arabes Unis, y séjourne depuis belle lurette», a-t-elle ajouté. Avant de se séparer, les deux femmes ont échangé leurs numéros de téléphones portables. En retournant chez elle, Saïda a relaté à ses proches sa rencontre avec Meriem. C'était comme un rêve pour elle. Elle a raconté tout en détail à sa petite famille qui l'a encouragée à l'inviter le plus tôt possible. Saïda lui téléphone alors le lendemain matin. «Je t'invite pour le déjeuner de demain », lui a proposé Saïda. « C'est mieux de le reporter pour le lendemain, parce que je serai en réunion, demain matin, avec le gouverneur pour parler d'un projet à réaliser pour la ville de Casablanca », a-t-elle répondu. Le lendemain, vers 10 h du matin. Meriem a téléphoné à sa nouvelle amie, Saïda. Elles ont fixé l'heure et le lieu de la rencontre. Saïda a tout préparé pour Meriem. La table est ornée de divers plats. La petite famille n'a pas hésité d'accueillir chaleureusement la belle et élégante Meriem qui tentait d'exprimer sa modestie. Cette dernière a également exprimé sa générosité en prenant l'initiative d'intervenir pour hospitaliser un enfant de Saïda gravement malade à l'hôpital Cheikh Zaïd à Rabat. Elle s'est chargée de tous les frais de transport et d'hospitalisation de l'enfant. Entre-temps, elle a confié à Saïda qu'elle a besoin d'un associé pour acheter un café situé à Aïn Diab, à Casablanca. «J'ai besoin d'un associé qui se chargera du café, car je passe plus de temps en Suisse…», lui a-t-elle précisé. Saïda n'a pas perdu de temps. Elle a proposé l'idée à un membre aisé de sa famille. Elle a préparé une rencontre entre les deux futurs associés, qui se sont mis d'accord sur tous les points du contrat. Meriem, qui a prétendu ne pas avoir le temps à perdre, a demandé à son futur associé de lui remettre l'argent pour les verser au compte du vendeur du café. Deux jours plus tard, le futur associé lui a remis une bagatelle de 750.000 dirhams, puis une autre somme de 350.000 dirhams. En outre, Meriem a proposé également à Saïda un travail pour son fils chez son beau-frère, le prince émirati, en Suisse. Et ce contre 100.000 dirhams. Et la belle et élégante femme a disparu avec 1 million 200.000 dirhams (120 millions de centimes). Une plainte a été déposée contre Meriem. Les éléments de la police du district de Casablanca-Anfa qui ont mené des investigations minutieuses sont arrivés à mettre Meriem hors d'état de nuire. En la soumettant aux interrogatoires serrés, il s'est avéré qu'elle ne s'appelle pas Meriem. Elle n'est ni femme d'affaires ni ressortissante marocaine en Suisse, ni la belle-sœur d'un prince émirati. Elle n'est qu'une arnaqueuse qui a mis dans ses filets plusieurs personnes à Casablanca, Kénitra et Settat. Elle a été traduite devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca.