Le Maroc a participé au dernier round du Cycle de Doha tenu à Genève vendredi 30 juin 2006. Les négociations buttent toujours sur les subventions agricoles. «Nous sommes profondément convaincus du bienfait du Cycle de Doha. Le grand problème réside au niveau des Etats-Unis qui restent sur leur position de Hong-Kong. Pour l'instant, ils refusent de réduire les subventions à leur industrie agricole», déclare Mohamed Benjelloun. Ce haut cadre chargé d'étude au sein du ministère du Commerce extérieur s'exprimait depuis Genève où s'est tenu, vendredi dernier, un nouveau cycle de négociations entre les pays membres de l'Organisation mondiale de Commerce (OMC). Le Maroc, tout comme les pays en développement, veut que les États-Unis et l'Union européenne (UE) réduisent les subventions à leur industrie agricole, tandis que ces derniers exigent en retour que les grands pays en développement, comme le Brésil et l'Inde, ouvrent davantage leurs marchés à la concurrence étrangère. Par ailleurs, Washington et l'UE ne s'entendent pas entre eux sur les subventions et sur l'abaissement des barrières douanières. «L'union européenne est prête à faire le premier pas et à réduire les subventions agricoles, contrairement aux Etats-Unis. En ce qui concerne l'industrie, nous sommes favorables à la formule suisse qui est de réduire les tarifs les plus élevés.», souligne M. Benjelloun. Bref, le Cycle de Doha sur la libéralisation des échanges commerciaux est au bord de la crise. L'OMC tente de débloquer la situation qui dure depuis maintenant quatre ans. Une mission presque impossible pour l'instant. Samedi dernier, les pays membres ont, d'ailleurs, reconnu que leur nouvelle session de pourparlers avait échoué à progresser sur la voie d'un accord. Incapable de rapprocher ses 149 Etats membres autour d'un nouvel ordre commercial mondial, l'OMC a dû se résoudre le week-end dernier à une prolongation des négociations, dans l'espoir que les Etats-Unis assouplissent au plus vite leur position en matière de subventions agricoles. Les pays membres s'étaient ainsi donnés jusqu'à dimanche 2 juillet pour trouver un terrain d'entente. Ils poursuivront leurs pourparlers au-delà de cette date, si nécessaire, au siège de l'organisation, à Genève. «Il n'y a eu aucun progrès, nous sommes donc en crise. Mais pas en panique», a affirmé le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy. «Cela n'a pas été une réunion couronnée de succès, mais ça n'a pas été un désastre», a estimé pour sa part le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson. «Si nous n'arrangeons pas les choses dans les deux semaines à venir, nous n'aboutirons à aucune percée cet été et nous serons alors confrontés à l'échec», a-t-il ajouté. Désormais, les États membres se raccrochent à deux espoirs pour parvenir à un accord : le sommet du G8 à la mi-juillet à Saint-Pétersbourg en marge duquel devrait se tenir une réunion des grands acteurs de l'OMC et une plus grande implication de Pascal Lamy dans la recherche d'un consensus.