L'Association le Sahara Marocain (ASM) a décidé de porter plainte contre l'Algérie pour les graves violations des droits de l'Homme commises sur son sol par le Polisario. Un collectif d'avocats espagnols soutient près de 50 plaignants civils. L'Association le Sahara Marocain (ASM), au nom des 48 de ses membres, a décidé de porter plainte contre l'Algérie pour les graves violations commises sur le sol de ce pays par le Polisario, mais aussi par les militaires algériens. Selon un communiqué de l'association dirigée par Mohamed Réda Taoujni, cette plainte sera déposée prochainement devant l'une des instances de la justice internationale par un collectif d'avocats espagnols et au nom des 48 victimes d'une longue détention sur le sol algérien. L'ASM précise qu'il s'agit, pour la majorité des victimes-plaignants, de civils marocains tombés entre les mains des mercenaires sur le territoire marocain (Guelmim et Tan Tan, entre autres) entre la moitié des années 1970 et les années 1980. L'Algérie, selon la même source, sera poursuivie pour "enlèvements, séquestrations, détentions illégales et tortures" et se verra demander une réparation financière pour chacune des victimes, mais aussi des excuses officielles pour les affres des 25 ans de détention dans des conditions inhumaines. Les mercenaires du Polisario, rappelle l'ASM, ne sont pas les seuls responsables visés par la plainte de cette association, mais aussi les militaires algériens. A l'époque des hostilités, les civils marocains, et ils se comptaient par centaines, qui avaient le malheur de tomber entre les mains du Polisario, étaient d'abord interrogés par des militaires algériens dans des casernes aux environs d'Alger avant d'être expédiés dans les mouroirs du sud contrôlés par le Polisario et quadrillés par l'armée algérienne. C'est ce que rapportent, dans plusieurs témoignages, des civils marocains qui ont fait la terrible expérience des geôles du Polisario et dont certains avaient été enlevés dans l'Oriental ou kidnappés sur le territoire algérien même. Il fallait attendre de longues années avant que la communauté internationale ne décide de s'intéresser au sort de ces prisonniers et constater les graves violations des tortionnaires du Polisario avec le soutien, les moyens et la bénédiction du pouvoir d'Alger. C'est ce que refléteront d'ailleurs divers rapports dont ceux élaborés par le CICR (Comité international de la Croix-Rouge) et l'ONG "France Libertés" de Danielle Mitterrand. En attendant, l'ASM informe qu'elle entreprendra une tournée internationale, en Europe et aux Etats-Unis pour sensibiliser au droit légitime des victimes du Polisario et de l'Algérie de revendiquer que justice leur soit rendue. Francisco José Alonso Rodriguez, président national de la Ligue espagnole des droits de l'Homme, avait déclaré à ALM (n° 1140) http://www.aujourdhui.ma/nation-details45708.html que son organisation était prête à soutenir de telles poursuites en justice. "J'encourage ceux qui se disent victimes du Polisario à réunir des preuves et à recourir à la justice, y compris devant l'Audience nationale espagnole. Là, ils auront droit à notre soutien total", "même contre un Brahim Ghali", avait-il déclaré à notre journal.