L'assassin présumé de Samir Douider a été entendu par la PJ de Rabat durant une bonne partie de la journée de mardi. Il "justifie" d'antécédents en Italie d'où il a été expulsé après avoir purgé une peine de quatre ans. L'assassin du jeune policier Samir Douider était soumis, durant une bonne partie de la journée de mardi 13 juin 2006, aux interrogatoires de la police judiciaire de Rabat pour élucider les motifs de l'acte qui a plongé dans la tristesse et la stupeur, les citoyens qui se trouvaient lundi au tribunal de première instance de la capitale. Selon une source policière, il s'agit d'un individu, H.A., âgé de près de quarante ans et expulsé récemment d'Italie où il avait purgé une peine de prison pour divers délits aggravés par des violences contre les forces de police italienne lors de son interpellation. Selon la même source, H.A. avait été expulsé d'Italie après avoir purgé une peine de quatre ans. Arrivé au Maroc, il est retourné vivre chez sa famille au quartier "Yacoub El Mansour" où il avait passé le clair de sa vie avant de parvenir à s'installer à Milan. Selon les mêmes sources, l'assassin de Samir Douider n'a jamais supporté son expulsion au Maroc surtout qu'il a laissé son épouse en Italie et qu'il avait hâte de la retrouver de nouveau. Interrogé quant au fait de savoir s'il présentait des troubles mentaux, une source proche de l'enquête écarte cette éventualité, affirmant plutôt que l'accusé répondait aux questions des enquêteurs sur un ton des plus calmes et des plus clairs. H.A., à l'issue des interrogatoires de mardi, devait être présenté au Procureur du Roi près la Cour d'appel de Rabat avant de comparaître devant le juge d'instruction. Cet individu, armé d'un coutelas, s'était présenté lundi matin au tribunal de première instance de Rabat et avait pris place sur les bancs de la salle n°1. Au début des procès qu'abritait cette salle, sous la présidence de Me El Asri, il a commencé à crier en s'avançant vers la Cour. Le représentant du parquet ordonna à l'un des policiers, chargés de surveiller la salle, de le faire sortir en attendant de le soumettre au procureur de ce tribunal. C'est là que le drame se produisit. H.A. se saisit de son coutelas pour assener un coup mortel au policier Samir Douider avant de revenir dans la salle pour provoquer une panique générale. L'avocat Mostafa Hilali, une jambe dans le plâtre après un accident, est pris à partie par l'assaillant et s'en sortira avec de graves blessures dont il est toujours soigné dans une clinique de Rabat. H.A est enfin maîtrisé. Entre-temps, Samir Douider, transféré à l'hôpital Avicenne, rendra l'âme. Le défunt a été inhumé, le même jour, au cimetière "Achouhada". Selon une source policière, un autre policier se trouve toujours hospitalisé pour cause des blessures (double fracture) qu'il avait subies lors de l'assaut de H.A. mardi 13 juin 2006, l'association des jeunes avocats (section de Rabat) a rendu public un communiqué dénonçant l'insuffisance des mesures de sécurité dans les tribunaux, ce qui met en danger aussi bien la vie des fonctionnaires de la justice, des justiciables et des avocats. Cette association a demandé à ce que les mesures nécessaires soient prises pour que ne se répète pas le drame qui a coûté la vie au jeune policier Samir Douider. Ce dernier, mort à 29 ans, laisse derrière lui un bébé de quelques jours. Et une immense tristesse chez ses collègues et les gens qui l'ont côtoyé.