Les femmes reviennent à la charge à l'approche des élections de 2007 pour revendiquer le tiers des sièges des instances élues. Un mouvement d'ONGs vient d'être créé pour appuyer ces revendications. Le mouvement féminin marocain revient à la charge à l'approche des élections de 2007 pour une série de revendications visant à renforcer un système de discrimination positive susceptible de permettre aux femmes d'accéder au tiers des sièges des instances élues. Le nouveau mouvement créé à cette occasion, le 26 mai 2006, s'appelle le "Mouvement pour le tiers des sièges pour les femmes". Ce dernier, composé et appuyé par des dizaines de diverses ONGs, affirme qu'il était temps pour le Maroc de dépasser l'expérience de la liste nationale, adoptée lors du précédent scrutin législatif, pour une étape supérieure qui permettrait aux femmes de se faire représenter, à raison du tiers, dans les institutions élues. Ce mouvement, qui s'apprête à initier une large campagne de sensibilisation-communication, estime que les lois électorales (en préparation) devraient stipuler, de manière explicite, qu'au moins le tiers des membres des instances élues doit revenir aux femmes. Ce mouvement rappelle également que le mode de scrutin à retenir pour ples rochaines échéances sera décisif pour permettre une meilleure représentativité des femmes. C'est dans ce sens que ce mouvement appelle à l'adoption du scrutin proportionnel de liste avec la possibilité d'alterner les genres (hommes/femmes) au sein des listes ou pour mener ces dernières. Ce nouveau mouvement va encore plus loin pour demander que les subventions étatiques aux partis politiques prennent en compte la part réservée aux femmes parmi les candidats aux élections. Dans son argumentaire, ce nouveau mouvement affirme que le précédent des législatives de 2002 (liste féminine) a permis l'arrivée au Parlement de 30 députées, mais que cette initiative restera à effet limité du moment que les lois électorales ne sont pas explicites quant à cette forme de discrimination positive. Résultat, indique un document diffusé à la constitution de ce mouvement, les élections communales du 12 septembre 2003 n'ont porté à la gestion des affaires locales que 127 conseillères, soit encore 0,53 % du total. Dans la loi sur les partis, l'article 22 est consacré à la représentativité des femmes dans les instances de direction des formations politiques en passant sous silence une obligation pour ces derniers de réserver un quota aux femmes sur les listes électorales. Ce mouvement, mené par des associations de défense des droits de la femme, ne compte pas s'arrêter à l'énoncé de ses revendications. Il compte lancer une série d'initiatives dont des lettres adressées au Premier ministre, au ministre de l'Intérieur, mais aussi aux chefs des différents partis politiques. Pour présenter, et défendre, sa plate-forme, il prévoit également une conférence de presse ce mercredi 7 juin 2007 à Casablanca. Le Maroc occupe actuellement la 92ème place du classement mondial pour la représentativité des femmes et la quatrième place sur le plan arabe après l'Irak, la Tunisie et la Syrie.