Quelques jours seulement après la visite, dans les camps de Tindouf, d'une délégation du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme, le Polisario a maté, à huis clos et sauvagement, un grand soulèvement populaire. Une nouvelle preuve, une de plus, de la déconfiture du Polisario. Le camp du «27 février » est, depuis mardi dernier, sur un baril de poudre. Situé à Lahmada, ce camp a été, le 30 mai 2006, le théâtre d'une grande manifestation de protestation après qu'un notable de la tribu « R'guibates Laâyaycha », Habbadi Ould Hmimed, ait été publiquement, et atrocement, agressé par le dénommé Taleb Ami Addiya, commissaire de la soi-disant «police du Polisario». Comme l'a si bien certifié le mouvement dissident du «Polisario», «La Ligne du martyr», à travers un communiqué de protestation, la victime aurait été « soumise à la torture devant femmes et enfants, dans l'école du 27 février». Une marque de « respect » de la dignité humaine, que la bande à Mohamed Abdelaziz a pitoyablement essayé de « vendre », il y a quelques jours seulement, auprès de la délégation du Haut commissariat des Nations Unies, mais que le nouveau chapitre d'intimidation, voire d'humiliation, vient dévoiler au grand jour. Exaspérée par cette séquence, digne des vieilles-nouvelles méthodes staliniennes, la population est sortie, spontanément, dans les rues de Lahmada pour manifester. Direction : le siège de la soit-disant « police» de Mohamed Abdelaziz, érigée, comme en témoigne « La Ligne du martyr », « en instrument de répression de nos populations dans les camps». Débordée par la déferlante de manifestants très emportés, cette même «police » a appelé en renfort des éléments de la «gendarmerie» pour accomplir ce qu'ils savent mieux faire : réprimer, froidement et lâchement, des civils dont le « délit» est d'avoir simplement voulu exprimer leur colère contre la situation catastrophique qui prévaut dans les camps de la Honte. Résultat ? Un véritable carnage. Toujours selon « La Ligne du martyr », dix-sept jeunes auront été grièvement blessés, dont cinq se trouvant dans un état critique, à savoir Sid Ahmed Ould Mouloud Ould Bara, de la tribu Bouihat, Zakaria Ould Mohamed Salem Ould Abdallah, de la tribu Thalat, Haddi Ould Salama Ould Nafaâ, de la tribu Laâyaycha, Ahmed Ould Mohamed Ali Ould Mohamed Cheïkh, de la même tribu, ainsi que Aaliouat Ould Mohamed Lamine Ould Ba Ali. Plus grave encore, une personne dénommée Hmida Ould Mohamed Ali Ould Mohamed Cheïkh Ould Lablal a trouvé la mort, alors que Lahbib Ould Salama Ould Abdallah est toujours entre la vie et la mort. Pour le reste, on apprend que 19 autres manifestants auront été incarcérés et évacués vers le bagne-mouroir situé dans la zone de Dhibia, au sud-ouest de Rabboni. En dépit de la cruauté sans faille de cette vague répressive, plusieurs séquestrés ont poursuivi leur marche jusqu'au siège du «secrétariat général » du « président » auto-proclamé de la fantomatique « RASD », Mohamed Abdelaziz, scandant, en cours de route, des slogans dénonciateurs de la supercherie polisarienne. « Trente ans de despotisme et d'autorité corrompue », « Que cesse l'utilisation des souffrances des populations de Lahmada en tant que fonds de commerce », proclamaient les manifestants. En réaction à cette vague répressive, l'Association le Sahara marocain (ASM) a publié, jeudi, un communiqué dans lequel elle appelait la communauté internationale à « intervenir d'urgence pour éviter le massacre qui se produit en ce moment à Lahmada, loin des observateurs de l'ONU et des caméras de télévision». Après cette exécrable bavure, une enquête internationale s'impose pour faire davantage de lumière sur les exactions commises par une bande de mercenaires qui continuent de bâtir des fortunes colossales sur le dos des séquestrés marocains de Tindouf.