Les vagues d'immigrants continuent de déferler sur les côtes des Iles Canaries, alors que le gouvernement régional, que préside Adan Martin, a appelé mercredi Madrid à considérer ce problème comme une "affaire d'Etat" et à s'impliquer intensément auprès de l'Union européenne (UE) pour résoudre ce problème. Environ 300 candidats à l'immigration clandestine ont été interpellés, depuis mercredi par les services de sécurité espagnols à leur arrivée à bord de cinq embarcations de fortune sur les côtes canariennes, surtout de Tenerife. Au port de "Los Christianos", une station balnéaire située au sud de l'île de Tenerife, sont arrivés mercredi trois pirogues avec à bord 233 immigrants subsahariens, tandis que sur les côtes de Las Palmas huit personnes d'origine marocaine ont été arrêtées par la police. Jeudi matin, la garde civile de Tenerife a également intercepté un autre "cayuco" transportant 57 subsahariens à bord. Face à ce problème, le ministre espagnol de l'Intérieur, Alfredo Pérez Rubalcaba, a comparu mercredi devant le Congrès et annoncé que "ceux qui entrent de manière irrégulière en Espagne seront expulsés". Le ministre a qualifié de "difficile" la situation que vivent les îles Canaries, en faisant état d'une accélération des procédures d'identification et de rapatriement de ces immigrants à leurs pays d'origine. Il a cependant considéré que la situation "peut être réglée à moyen terme". Pour sa part, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, cité par la presse locale de jeudi, a indiqué avoir reçu des "réponses positives" des président sénégalais Abdoulaye Wade, malien, Amadou Toumani Touré, et bissau-guinéen, Joao Bernardo Vieira, relatives au rapatriement des ressortissants de ces trois pays africains. Quant au gouvernement autonome des Iles Canaries, il a mis en garde contre la "gravité" de la situation dans l'archipel, devenu débordé suite à l'arrivée de plus d'un millier d'immigrants clandestins en Grande Canarie, à la Gomera et, surtout, à Tenerife durant les quatre derniers jours. Le problème de l'immigration clandestine sera d'ailleurs débattu, lundi prochain, lors d'une séance plénière du Parlement canarien, qui siège à Santa Cruz de Tenerife. Le gouvernement régional a, en outre, réclamé davantage de mesures à l'Exécutif central, auquel il a demandé également de transférer à d'autres Communautés autonomes espagnoles les 350 mineurs immigrants qui se trouvent dans l'archipel. Depuis le début de l'année, quelque 6.700 immigrants subsahariens sont entrés aux Iles Canaries à bord de pirogues en provenance de la Mauritanie et du Sénégal, contre 4.715 durant toute l'année 2005.