La première édition du Festival du théâtre amazigh s'est clôturée dimanche 14 mai à Casablanca. Le directeur de ce festival, Khalid Maakoul, fait le bilan de cette première expérience. Entretien ALM : Quel bilan faites-vous de cette première édition du festival du théâtre amazigh ? Khalid Maakoul : Nous préférons considérer cette première édition comme étant expérimentale pour tester son impact sur le public. Nous avons pris un risque, mais nous ne le regrettons pas. En fait, nous nous sommes rendu compte qu'un tel événement nécessitait un budget de 472.000 DH pour être réussi. Or, nous ne possédions que 10% de ce budget. Malgré ces difficultés financières, nous avons tenu bon et poursuivi les efforts pour donner naissance à ce festival. Quelles sont les autres difficultés auxquelles vous avez fait face ? Plusieurs institutions et organismes privés ont refusé de nous accorder leur aide et de nous accompagner dans cette aventure. Ils n'y croyaient pas et n'ont pas voulu se risquer dans cette entreprise. Nous avons également rencontré quelques réticences de la part des propriétaires de salles. Nous avons eu beaucoup de mal avant de bénéficier de certaines aides de la part des responsables des complexes culturels. Le ministère de la Culture a promis de nous aider pour la prochaine édition. Comment s'est déroulée la sélection des troupes participant à cette édition ? Nous avons tout d'abord lancé un appel à travers la presse pour annoncer la tenue de la première édition du festival. C'est ainsi que nous avons reçu beaucoup de demandes. Notre agence de production «Aghlala» avec l'association théâtre Tafoukt avait pour mission de choisir les troupes. Juste avant le commencement de l'événement, l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) a formulé le souhait de faire partie du comité de sélection. Finalement ce sont 15 troupes qui ont participé au festival. Neuf d'entre elles sont entrées en compétition pendant sept jours pour recevoir le grand Prix du festival du théâtre amazigh. Quel a été l'impact de cet événement sur le public ? Le taux d'affluence était –il important ? Les deux premiers jours, l'affluence était assez timide. Le public était restreint. Mais vers la fin du festival, nous avons assisté à un engouement sans précédent. Certains nous ont même fait part de leur souhait que ces représentations théâtrales en amazigh se déroulent de manière régulière. Pourquoi avez-vous choisi d'organiser ce festival dans la ville de Casablanca ? On aurait pu en effet organiser ce festival dans les villes et les régions qui sont plus connues pour être des pratiquants de la langue amazighe dans tous ses dialectes. Cependant, après une étude, nous avons découvert que c'est bel est bien à Casablanca, la capitale économique où il y a plus d'habitants d'origine amazighe. Ils représentent en effet 60 à 70% de la population casablancaise. Croyez-vous en la pérennité de ce festival ? Nous fondons beaucoup d'espoir en ce festival. Nous essaierons de ne pas commettre les mêmes erreurs de cette année pour arriver à un meilleur résultat durant les années à venir. Les échos sont en tous les cas, encourageants. Les troupes en lice Le festival du théâtre amazigh qui s'est déroulé du 7 au 14 mai 2006 a vu la participation de 15 troupes de théâtre. Neufs de ces troupes étaient en compétition pour décrocher le grand prix de ce festival. • Troupe Rif du théâtre Amazigh d'El Huceima : «Arbaa Oujnaa Yudad» • Troupe anamil Assahira de Rabat «le pont» • Troupe Tassuta de Oujda : «Idar Yadnin» • Troupe Ighsiasse Al Atlas de Khmisset : «Tansfusst eoum Lallat» • Troupe Mouhtaraf Comédiana d'Agadir «Hotal Hogadir» • Troupe Apolius Lil Masrah de Nador : «Tissit» • Troupe Association Izbran du théâtre de Rabat «Ariar Ouadjin» • Forum Tafoukt pour la création : «Yat Siat» • Troupe Asan de Nador «Ariaz Ouarghir»