Le gouvernement britannique a reconnu l'échec de ses efforts visant à obtenir des garanties écrites du régime algérien de ne pas torturer ou infliger des mauvais traitements aux ressortissants algériens que Londres veut expulser vers ce pays pour leur implication dans des activités terroristes, rapporte mardi le quotidien britannique, The Guardian. L'échec des discussions diplomatiques, qui ont duré près d'un an entre Londres et Alger a été annoncé par Edward Oakden, ancien chef de la direction de la défense et des menaces stratégiques au sein du Foreign Office, qui négociait avec l'Algérie, indique le journal. Les ressortissants algériens, dont l'identité ne peut être révélée pour des raisons juridiques, sont considérés comme de présumés terroristes, ajoute la publication, rappelant que ces personnes ont été détenues sans chefs d'accusation ou assignées à la résidence surveillée en Grande-Bretagne. Oakden, qui sera auditionné mardi par la commission spécial de l'immigration, avait informé cette même instance la semaine dernière que le gouvernement algérien avait donné des garanties que les personnes concernées seront détenues pendant deux ou trois jours avant leur libération et que toute preuve sur leur sort ne sera donnée qu'en secret. Ces garanties étaient toutefois formulées oralement lors de récentes discussions avec les responsables algériens, a dit M. Oakden, ajoutant que l'Algérie n'a pas accepté l'exigence d'un suivi indépendant du sort des personnes concernées après leur déportation. Rappelons que l'organisation internationale pour la défense des droits humains, Amnesty International (AI, basée à Londres) avait demandé la semaine dernière aux autorités algériennes de prendre des mesures efficaces pour mettre un terme à la torture et à la détention secrète des suspects. AI a relevé, à ce propos, qu'il existe toujours un risque réel de torture pour toute personne soupçonnée d'implication dans des activités terroristes en Algérie.