A peine le coup de gong donné que Lahcen Ahansal se retrouve en tête du Marathon des sables. Faute d'adversaires valables, cette 21e édition risque d'être une simple répétition de la précédente. Bientôt une décennie que Lahcen Ahansal régne en maître sur le Marathon des sables. Au point de dérouter le public, las de participer à une épreuve où le vainqueur est connu d'avance. Eternel vainqueur de cette épreuve, le champion marocain s'est de nouveau placé en tête dès le départ de cette vingt et énième édition. Sans trop forcer, note les observateurs, étonnés d'une telle régularité. Pour Lahcen Ahansal, qui jouit d'une excellente condition physique et des qualités qui le prédisposent aux grandes compétitions internationales, le Marathon des sables est une simple promenade de santé. Ces victoires répétitives font-elles l'affaire de l'organisateur ? Comment avec un vainqueur connu d'avance, maintenir le suspens, ingrédient nécessaire à toute compétition ? En effet, comme l'année dernière, à l'arrivée à l'ancien bastion fortifié de Ksar de Ihendar, au terme des 28 premiers kilomètres de l'épreuve, Lahcen Ahansal suivi par son frère, pointait tranquillement en tête. Habitué à de tels scénarios, le champion n'a pas jubilé. Il aura eu le temps de boire du thé, de prendre quelques galettes et même de digérer, avant de voir enfin les autres compétiteurs arriver à petite foulée. Ce ne sont pas les deux jordaniens Salameh Al Aqrah et Mohamed Al Swaity, parvenus à la ligne d'arrivée avec de nombreuses longueurs de retard qui inquiéteront le duo de tête pour le reste de la compétition. Encore moins le marocain Abderrahmane Maliki, apparemment rassasiés depuis sa victoire lors du marathon de Zagora. Cette régularité menace directement la pérennité de l'événement, comme semble le regretter un sponsor, pour qui seuls la participation des athlètes professionnels ou d'un certain niveau peuvent sauver le Marathon des sables de la lente monoculture qui le menace. Des 731 coureurs inscrits au début de l'épreuve, venus d'horizons aussi divers que le Népal, le Japon ou encore l'Afrique du Sud, la plupart compose un peloton d'illustres inconnus. Dès lors la gageure pour ces sportifs, est d'abord de résister à l'abandon le plus longtemps possible pour couvrir les étapes. Notons que sur la première étape, environ une dizaine d'abandons a été enregistrée. Avec des adversaires dont le rêve est de couvrir les 227 kilomètres du Marathon, Lahcen Ahansal est assuré de rester encore longtemps à la tête de ce marathon. Le marocain s'ennuie d'ailleurs dans ses enjambées solitaires. Au point que, selon les confidences, le champion emporterait dans son trousseau des livres, seul moyen pour lui de résister à l'ennui d'être toujours en tête… L'absence d'enjeux font poser des questions aux observateurs et au public averti. Pourquoi Lahcen fait-il tant d'efforts pour gagner quelques milliers de dirhams ? A qui profite ce statu quo en tête ? Autant de questions qui se seront sans doute soulevées tout le long du trajet de cet évènement qui, vingt ans après, cherche toujours un souffle décisif.