Les journalistes marocains expulsés d'Espagne en compagnie de membres de l'association le «Sahara marocain» ont confirmé leur version des faits lors d'une conférence de presse mercredi à Rabat. Les envoyés spéciaux des journaux le Matin, Assahra, Al Ahdath et Assahifa ont bel et bien été expulsés d'Espagne le 25 novembre, alors qu'ils s'apprêtaient à couvrir une conférence organisée en soutien au Polisario. « Les autorités espagnoles nous ont effectivement expulsés samedi dernier en compagnie de neuf autres personnes », ont-ils indiqué lors d'une conférence de presse tenue mercredi. Mohamed Bahi, l'un des quatre journalistes refoulés, a précisé que la délégation marocaine, partie à Séville pour participer ce que ses organisateurs ont appelé une « conférence de solidarité avec le peuple sahraoui », réclame des excuses du gouvernement espagnol pour les mauvais traitements dont elle a été l'objet. Des membres de l'association « Le Sahara marocain » qui assistaient à la conférence de presse ont confirmé avoir été « contraints de quitter Séville sous escorte policière jusqu'à Algésiras » d'où ils ont embarqué pour le Maroc. Des responsables espagnols avaient tenté maladroitement de rattraper cette bévue qui a entraîné de vives protestations marocaines et des demandes d'explications notamment de la part de l'organisation Reporters sans frontières. Au lendemain de ces faits, la partie espagnole avait accusé les Marocains d'avoir délibérément profité de cet incident pour envenimer davantage les relations entre les deux pays. Un porte-parole du ministère espagnol des affaires étrangères est revenu à la charge mercredi démentant catégoriquement l'expulsion du groupe de marocains. Il a cependant considéré que les membres de l'association et les journalistes Marocains étaient venus à Séville pour «faire capoter» ce qu'il a qualifié de «conférence privée». Le Maroc avait rappelé son ambassadeur à Madrid Abdeslam Baraka le 28 octobre dernier pour « consultations » et pour «une durée indéterminée». De nombreux responsables marocains sont montés au créneau pour expliquer les raisons de ce rappel, au moment où Madrid alterne le chaud et le froid à travers les déclarations notamment de son chef de la diplomatie, Josep Pique.