Aïd Al Maoulid. Des centaines d'habitants des deux rives de Bouregreg se sont donnés rendez-vous, lundi après la prière d'Al Asr, à l'ancienne médina de Salé pour assister à un défilé unique : la traditionnelle procession des cierges qui ne subsiste que dans cette ville ancestrale. Cette manifestation vieille de quatre siècles est initiée, chaque année, par les chorfas Hassouniyines, pour commémorer l'anniversaire de la naissance du Prophète Sidna Mohammed, Aid Al-Mawlid Annabaoui. Cette procession donne à voir toute la richesse du patrimoine culturel marocain et notamment slaoui. Elle a pris le départ de Dar Belakbir, située à Souk Lakbir, sillonné les grandes places de la ville, en passant par Bab Lakhmiss et Bab Lamrissa, avant de se diriger vers le mausolée Sidi Abdallah Benhassoun, un des saints patrons de la ville. Pour la circonstance, comme à chaque année, Dar Belakbir s'est transformée en cette période en un lieu de pèlerinage pour les artisans spécialisés dans la confection et la décoration des cires. Les festivités marquant le coup d'envoi de cette procession ont été particulièrement rehaussées par une cérémonie officielle à la place Bab Lamrissa. Plusieurs troupes folkloriques, venues de différentes régions du Maroc, ont agrémenté l'ambiance festive de cette cérémonie au grand bonheur des petits enfants qui, vêtus de costumes traditionnels, ont pris part à cœur joie à ce spectacle. Tout au long de l'après-midi, les troupes musicales ont alterné une riche palette de tableaux artistiques, qui ont ponctué l'itinéraire du cortège des cierges où le chatoiement des lumières et les couleurs éclatantes donnent la réplique aux douceurs rafraîchissantes d'une soirée printanière singulièrement égayée. La traditionnelle procession des cierges, transmise de génération en génération, s'inscrit dans le cadre du moussem du même nom, appelé également moussem Sidi Abdallah Benhassoun. Dans le cadre de ce moussem (10/17 avril), la journée du lundi a été marquée par la tenue d'une conférence sur le thème "L'armée et la société", ainsi que par l'inauguration d'une exposition de photographies sous le signe "Rabat, Salé: monuments historiques et fortifications". Comme à l'accoutumée, une cérémonie religieuse a été organisée lundi dans la soirée au mausolée Sidi Abdallah Benhassoun, qui a marquée notamment par la fameuse "danse des cierges ", agrémentée par la musique andalouse. La ville de Salé vibrera donc tout au long de la semaine au rythme de ce moussem, qui se distingue cette année par un programme aussi riche que diversifié. Au menu de cette manifestation, figurent des soirées de chants samaa, de musique andalouse et de melhoun et la lecture de poèmes, en plus de l'exposition de photographies sur les villes de Rabat et Salé, "Mohammed V et la lutte pour l'indépendance" et le projet de réaménagement des rives de la vallée de Bouregreg. Sont également prévus des soirées soufies à la Zaouia Hassounia, des cérémonies religieuses, des concours de psalmodie du Saint Coran, ainsi que des activités pour enfants, dont une opération de circoncision au profit des orphelins et démunis et de distribution de denrées alimentaires. Placée sous le signe "Le Maroc: miroir de la modernité islamique et du développement humain", l'édition de cette année fait la part belle à des thématiques en rapport avec des questions religieuses, artistiques, culturelles, ludiques et caritatives.