Les fonctionnaires du semi-public réclament une réforme de leur système de retraite. Le sujet fera l'objet d'une réunion, ce samedi 25 mars 2006. Importante rencontre ce samedi 25 mars 2006 au siège de la fédération des Chambres de commerce d'industrie et des services de Rabat. Un seul sujet à l'ordre du jour : les régimes de retraite, en particulier le RCAR (Régime collectif des allocations de retraite), jugé non rentable par le personnel employé du semi-public. Aussi bien à l'Office national des chemins de fer (ONCF), à celui des aéroports (ONDA) qu'au CMPE (Centre marocain de promotion des exportations) qu'à l'OFPPT (formation professionnelle), la préoccupation est la même. Il s'agit comme le rappelle Hassan Nasr, coordinateur au sein des Chambres de commerce, de rétablir un certain équilibre au sein de ce système de retraite. Actuellement, il y a un écart énorme entre les pensions de retraite servi par le RCAR et celles versées par la Caisse marocaine de retraite (CMR). Cet écart va de la moitié aux deux tiers, alors que les cotisations au RCAR (18%) sont supérieures à celles prélevées par la CMR (14%), indique une note publiée à l'issue de la réunion de coordination, tenue le 2 mars dernier, pour préparer l'assemblée constitutive d'un comité national de coordination des représentants des établissements publics affiliés au RCAR. Le débat vieux entre les deux systèmes de retraite a été avivé ces derniers jours suite aux informations faisant état d'un programme de départ volontaire pour le semi-public et les collectivités locales. «Tel qu'il est libellé actuellement, indique un délégué de la FDT (syndicat qui suit de près ce dossier), le RCAR pénalise tout candidat au départ volontaire». En effet, une pénalité de 24% est appliquée à tout départ avant 60 ans. Autre requête des employés du semi-public, le déplafonnement du régime du RCAR. A la CMR, réformée en 1998, l'employeur paye 10% et l'employé 10% sur la totalité du salaire, sans plafonnement. A la RCAR, l'affilié paye le tiers, l'employeur les deux tiers, mais avec un plafond de 11 600 dirhams. Au total, les affiliés au RCAR contribuent solidairement avec leur employeur à hauteur de 18%, contre 20% à la CMR. Dans ce dernier régime, non plafonné, le retraité bénéficie d'une pension qui n'est pas loin de son salaire. Par contre, avec le régime du RCAR, la dépréciation entre le salaire et la pension est très importante. «Avec un salaire net supérieur à 20 000 dirhams, l'on retombe sur une pension brute de 4 000 dirhams», précise le délégué syndical affilié à la FDT. La pension est calculée sur la base du dernier salaire reçu à la CMR, alors qu'au RCAR, l'on retient toujours la moyenne des salaires perçus. De plus, contrairement aux salariés du privé, qui ont droit, en plus de la CNSS (plafonnée à 6 000 dirhams) à une retraite complémentaire au niveau du CIMR, les fonctionnaires du semi-public n'ont pas droit à cette faveur. Rappelons que l'Etat a été confronté à ce problème, il y a quelques mois, suite à la requête des enseignants de l'ENIM (Ecole nationale des industries minières), autrefois affiliés au RCAR, désormais transférés au CMR, suite à une revendication en ce sens, au mois de juillet 2005. Pourtant, au delà de ce mécontentement, le régime du RCAR, béni notamment par la Banque mondiale, grâce à la gestion rigoureuse de la CDG, restera équilibré jusqu'à l'horizon 2045 grâce à son mode de financement alliant capitalisation et répartition et à l'âge moyen des affiliés, relativement jeunes.