Quel profil d'agent d'autorité pour le Maroc d'aujourd'hui ? Le nouveau concept d'autorité prôné par S.M le Roi Mohammed VI dès son accession au trône doit pouvoir se déployer sur le terrain par une politique de proximité avec les populations en étant proche de leurs problèmes et besoins. Quel profil d'agent d'autorité pour le Maroc d'aujourd'hui ? Le nouveau concept d'autorité prôné par S.M le Roi Mohammed VI dès son accession au trône doit pouvoir se déployer sur le terrain par une politique de proximité avec les populations en étant proche de leurs problèmes et besoins. Qu'en est-il réellement ? En fait, il convient d'abord de donner un contenu à cette nouvelle politique par une responsabilisation accrue des agents d'autorité. Celle-ci passe nécessairement par une redéfinition de leur rôle dans le cadre d'un statut qui soit adapté à la nouvelle donne et des défis qu'elle entraîne. De telle sorte que ces fonctionnaires de l'administration du territoire sachent exactement en quoi consiste leur travail. À l'occasion de la cérémonie de sortie de la 37ème promotion du cycle normal des agents d'autorité de l'école des cadres, le ministre de l'Intérieur Mustapha Sahel a fait une intervention de circonstance. M. Sahel a invité les agents d'autorité à adhérer à la nouvelle stratégie gouvernementale en matière de construction de logements sociaux pour la catégorie des plus démunies. Comment ? En luttant contre l'habitat insalubre. Ici, il n y'avait pas lieu de parler d'adhésion mais de faire simplement son travail en signalant à temps toute apparition d'habitation anarchique de façon à la tuer dans l'œuf par l'application de la loi avec fermeté et diligence et par la sanction des responsables qu'ils soient citoyens, agents d'autorité ou élus communaux. C'est le seul moyen d'empêcher la prolifération des bidonvilles qui ont justement profité longtemps du laxisme, voire de la complicité des autorités locales. Ceci étant, les défis qui se posent sur le territoire national sont énormes et complexes. Ces défis, essentiellement sociaux et économiques, sont liés au malaise profond (pauvreté, chômage) qui ne cesse de miner de larges couches de la société marocaine. Les attentats du 16 mai qui ont pris de court tout le monde ont mis en lumière de multiples dysfonctionnements qui soulignent dans le fond l'échec des politiques gouvernementales au cours des trente dernières années. Le renseignement de proximité, relevant des agents d'autorité, a été visiblement pris en défaut dans les événements tragiques de Casablanca. Il faut aussi repenser ce type de renseignement dont l'importance est stratégique pour en faire un véritable outil de gestion et de prévention des problèmes réels et potentiels dans les territoires sensibles. Certes, tout citoyen doit pouvoir disposer d'un logement décent, mais ce n'est pas suffisant pour venir à bout du désespoir des laissés pour compte. D'où la nécessité de mettre en place une stratégie d'ensemble qui intègre toutes les conditions constitutives d'une vie décente. Les agents d'autorité sont là pour appliquer les orientations de l'exécutif à conditions que celles-ci soient claires et précises. Entre des instructions vagues et la crainte de ne pas agir dans le sens, les intéressés donnent depuis quelque temps l'impression d'être un peu perdus. D'où le malaise qui semble traverser l'administration du territoire en tant qu'appareil d'État extrêmement stratégique pour un pays comme le Maroc.