Le gouvernement autonome de la Communauté de Valence signe aujourd'hui un partenariat économique avec le Maroc. Détails. «Nous ne sommes plus concurrents de l'Espagne, mais des partenaires », s'exclamait Salah Eddine Mezouar, ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie, en avril 2005, à Valence. C'était lors d'un road show consacré à la promotion du textile marocain et du cuir. Depuis, les choses ont bien évolué. Une forte délégation du gouvernement autonome de la Communauté de Valence (Espagne) est attendue aujourd'hui au Maroc. Plusieurs personnalités espagnoles dont Jose Capillo, directeur des universités, ainsi que Francisco Tomas Verte, recteur de l'université de Valence (45 000 étudiants en cinq siècles) seront reçues en début d'après-midi, par Salah Eddine Mezouar, au siège du ministère de l'Industrie, du Commerce et de la mise à niveau de l'économie. À l'ordre du jour, une série de protocoles entre le Maroc et cette communauté autonome, considérée comme un marché émergent, avec plus de 300 sociétés, ayant des intérêts réguliers avec le Maroc. Autre lien avec le Maroc, la communauté de MRE, estimée à plus de 40 000 personnes. Objectif de ce rapprochement en vue, jeter les bases d'une meilleure coopération économique, dans les domaines de l'internationalisation des PME, de l'amélioration de la compétitivité et de la création d'entreprises, ainsi que de la coopération scientifique et technologique. En effet, face à la concurrence chinoise, les deux pays prônent les regroupements régionaux, profitables tant pour le Maroc (mise à niveau des entreprises) que pour l'Espagne (accès au marché américain via l'Accord de libre-échange avec le Maroc). Les universitaires espagnols rencontreront leurs homologues marocains représentés entre autres, par Rahma Bourqia, présidente de l'Université Hassan II de Mohammédia et Mustapha Bennouna, président de l'Université Abdelmalek Essaâdi de Tanger et Tétouan. Cette signature s'inscrit dans le cadre de nombreux accords de partenariats signés ces dernières années entre des régions espagnoles et marocaines. Cas des accords commerciaux et de la formation des cours d'arbitrage entre les Chambres de commerce, d'industrie et de services d'Agadir et leurs homologues des Iles Canaries, d'un accord similaire liant la CCIS de Tanger et ses voisines du sud de l'Espagne. Autant de protocoles qui ne sont pas restés sans effet sur la coopération entre les deux pays. En outre, depuis avril 2005, la Compagnie Royal Air Maroc dessert l'axe Valence –Casablanca (42 sièges, 2h 45 minutes), les mercredis et dimanches. Un partenariat gagnant-gagnant Valence, à ne pas confondre avec la ville française, capitale du Sud Rhône-Alpes, est chef-lieu d'une région autonome espagnole, connue par le dynamisme de son économie. Deuxième région exportatrice d'Espagne, le nom de ce haut lieu de l'industrie du textile et du cuir, est étroitement associé au miracle économique de l'Espagne de l'après-Franco. L'agroalimentaire constitue l'autre pôle de l'économie de la région. La concurrence avec le Maroc était rude dans la culture de l'orange. Mais aujourd'hui la donne a changé. Les deux parties évoluent vers des relations de partenariat, option renforcée avec l'entrée en vigueur de l'Accord de libre-échange signé entre le Maroc et les USA. Une PME espagnole de la chaussure ou de cuir qui décide de «s'internationaliser» en choisissant comme base d'implantation le Maroc peut accéder au marché américain avec des économies de 50% sur les droits de douane. D'un autre côté, la PME marocaine en mal de capitaux pour la mise à niveau peut non seulement moderniser son outil de production grâce aux formules de partenariat à mettre en place, mais aussi renforcer son potentiel sur les USA et autres parties du monde. Partenariat gagnant-gagnant.