Le Maroc, une terre hospitalière, attire de plus en plus de résidents étrangers, particulièrement des Européens à la retraite ou qui sont en quête d'une résidence de week end, écrit dimanche Jim Hoagland du Washington Post. Dans une tribune datée de Marrakech, le chroniqueur du quotidien washingtonien souligne que dans cette terre hospitalière, les retraités étrangers peuvent acquérir des résidences abordables et se payer les services d'aides-soignantes et autre personnel de maison. Tout en relevant que le Maroc offre aussi un barème fiscal favorable, le chroniqueur note qu'au lieu de faire venir des infirmières et autres agents de service en France pour s'occuper des retraités et des personnes âgées, aujourd'hui la migration transfrontalière fait que ce sont les Français aux cheveux gris qui s'en vont s'installer au Maroc. "Le Maroc est pour un nombre grandissant d'Européens ce qu'est le Mexique pour de plus en plus d'Américains", estime-t-il, poursuivant que les Européens qui ne peuvent plus s'offrir une maison de week-end dans les campagnes françaises ou belges peuvent acquérir ou construire une résidence au Maroc et qu'un grand complexe pour retraités avec installations médicales est en construction aux pieds des montagnes de l'Atlas. Des Parisiens ou Lyonnais font un voyage de quelque heures pour venir passer un week-end dans la campagne de ce pays nord-africain, indique le chroniqueur, faisant remarquer que les vols à destination du Maroc sont fréquents et que certains ressortissants français choisissent même de passer trois semaines au Maroc et une semaine en France. Le chroniqueur qui indique par ailleurs que sa visite au Maroc a coïncidé avec l'introduction en France d'une législation ''clairement destinée à réduire le nombre des Arabes et des Africains'' vivant dans l'Hexagone, cite la ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l'étranger, Nouzha Chekrouni, expliquant que ''si l'Europe et l'Amérique du Nord ferment leurs portes à l'immigration, la conséquence sera probablement la délocalisation des entreprises là où se trouvent les travailleurs''. Après avoir fait remarquer que durant la seconde moitié du siècle dernier le courant de l'immigration allait du sud vers le nord, et qu'actuellement on assiste à un inversement de cette tendance avec un nombre petit mais grandissant de retraités européens qui viennent s'installer dans les pays du sud, Jim Hoagland estime ''que l'immigration nord-sud est une petite vaguelette de bon sens dans une mer agitée, polarisée par les troubles internationaux'' ''C'est une réponse instructive, intuitive aux grands défis démographiques de l'avenir qui sont généralement négligés par les gouvernements, aux prises avec des problèmes qui leur semblent plus urgents'', fait remarquer le chroniqueur.