Suite à la polémique sur les caricatures de presse à propos du Prophète Mohammed et de l'Islam, je vous soumets ma lettre suivante : Oui à la liberté ! Liberté de faire quoi ? «Oui, on a le droit de caricaturer Dieu », dit "France Soir" à la une du 1er février 06 à propos des caricatures de Muhammad et de l'Islam dans le quotidien danois «Jyllands-Posten». Oui, et on a aussi le droit de se tromper en caricaturant des hommes (Bouddha, Mohammed, Jésus…) qui ne sont pas Dieu (…) La question de la liberté est aussi : dans quel dessein je l'utilise ? La liberté, oui, mais pour faire quoi ? Le recteur de la mosquée de Paris n'a-t-il pas averti la presse et l'opinion de l'objectif de ces caricatures ? "Ces caricatures ont pour objectif de tenter de réaliser la fracture entre l'Islam et l'Occident et favoriser l'avènement du choc des cultures". Qui a vraiment intérêt à un tel usage de la liberté ? Le pouvoir de la presse est-il de développer la compréhension entre les gens en leur donnant des informations qui pourraient les rassembler ou de les diviser en stigmatisant ce qui les oppose ? Au moins, les caricaturés musulmans pourraient-ils s'y interroger sur ce qui a ainsi inspiré les dessinateurs et en profiter pour informer sur leurs véritables objectifs. Quel caricaturiste remplacera la tête de tout être humain par une espérance de jardin plutôt que par une bombe ? Ceci est aussi valable pour le Prophète Mohammed que pour soi-même, journaliste, ou lecteur comme je suis. Merci pour votre travail. • Bernard Loubet (France)