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Débat : Au nom de Abderrahim Bouabid (1)
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 03 - 02 - 2006

Le professeur Mohamed Lahbabi, membre du bureau politique du l'USFP de 1967 à 2001 et membre du bureau national depuis le 7ème congrés, enrichit le débat sur le «legs» de feu Abderrahim Bouabid.
On ne peut mieux s'incliner devant la mémoire de notre grand Abderrahim Bouabid avec d'autres termes que ceux présentés par Sa Majesté Mohammed VI , il y a une dizaine d'années : «Abderrahim Bouabid notre cher disparu dont la dimension de leader hors pair n'a jamais estompé celle de grand homme d'Etat». Ces termes restent d'une actualité brûlante, lors de la commémoration du 14e anniversaire de la disparition physique de celui qui reste pour nous tous un phare réel pour la pensée et l'action politiques dans le Maroc contemporain. Les deux documents qui ouvrent la publication des mémoires d'Abderrahim, à savoir ses analyses et jugements à chaud, du renvoi, le 20 mai 1960, du gouvernement présidé par I'U.N.F.P d'une part, et d'autre part le prolongement du virage du 20 mai par la disparition «subite, incroyable, inattendue» de Sa Majesté Mohammed V en février 1961, ces deux documents présentent un portrait éclatant de «notre cher disparu dont la dimension de leader hors pair n'a jamais estompé celle de grand homme d'Etat». Je pense que le 20 mai a été effectivement un coup de frein pour opérer un arrêt au lancement du Maroc pour un décollage vers un avenir de développemenl et de démocratie.
Le Bilan des cinq prremières années de l'indépendance 1956-1960.
On peut dire qu'à l'aube des années 60, le Maroc pouvait dresser un bilan de satisfaction et d'espoir aussi bien sur le plan économique et social, que sur le plan démocratique.
1/ Le Bilan économique et social
Sur le plan économique et financier, Abderrahim, esquisse dans la note de mai 1960 , les grands traits et les résultats obtenus lors des quelques premières années de l'indépendance dans les secteurs industriel, commercial, monétaire et financier, agricole, social, culturel(pousser la scolarisation des jeunes, scolarisation atomique au lendemain du protectorat à au moins 60% des enfants au bout de cinq ans).
Les exemples cités par Abderrahim peuvent être complétés par d'autres exemples, tels que :
• la modernisation de l'agriculture (operation, labour, réforme agraire) capable de préparer ce secteur vital de l'Economie marocaine à la rentrée prévisible dans la mondialisation.
• dans le secteur industriel le lancement d'une industrialisation basée sur les quatre piliers de l'industrie lourde, énergie (raffinerie du pétrole) sidérurgie (complexe sidérurgique de Nador) chimie du phosphate (complexe chimique de Safi) industrie mécanique (tracteur, camion, voiture automobile), industrialisation capable dc faire émerger le Maroc du lot du sous-développement.
• dans le secteur social , on peut aussi rappeler, dans une période qui connaissait une inflation galopante , le souci d'Abderrahim de préserver le pouvoir d'achat des travailleurs , par l'adoption dc l'échelle mobile des salaires , son souci de sauvegarder et d'améliorer leurs conditions de travail par le lancement des conventions collectives: leur conclusion sera pratiquement stoppée pendant 40 ans, jusqu'a leur reprise par la signature de la convention collective à la raffinerie de la Samir entre la CDT et la direction de la raffinerie en décembre dernier sous le patronage des 2 ministres de l'Emploi et de l'Energie.
De même fut proclamé en 1959 le code de la sécurité sociale et la décision prise de son application à tous les travailleurs quels qu'ils soient (discours du Trône du 18 novembre 1959)... Décision qui ne sera appliquée que 40 ans après, par le 1er gouvernement de l'Alternance Consensuelle, sous l'appellation de l'AM0 de l'Assurance Maladie obligatoire. N'oublions pas de signaler non plus qu'au moment où était lancée une énorme industrie du phosphate autour du complexe chimique de Safi, au moment où la production du phosphate allait connaître un développement considérable, fut décidée l'adoption et l'application du statut du mineur. Tout cela couronné par la préparation et le lancement du 1er plan quinquennal, ouverture du Maroc aux horizons de la libération et du développement économique et social qui laissaient espérer un avenir de prospérité et d'épanouissement tel que l'on connu d'autres pays, comme la Corée, qui se trouvait à la fin des années 50 dans le même état que le Maroc et qui est actuellement la 12è puissance économique du Monde pesant 10 Maroc.
2/La marche vers la Démocratie
Les premieres années de l'indépendance sous le règne de S.M Mohammed V, que Dieu l'ait en Sa Sainte Miséricorde, ont été non seulement les années du lancement du développement économique et social, mais aussi, pour le peuple marocain, l'ouverture de l'ère des libertés et de la démocratie. Ce sont les années où une charte des libertés publiques fut promulguée et appliquée (retour des exilés du protectorat tel que Ali Yata). Ce sont les années où enfin a commencé à prendre fin l'exclusion du peuple marocain de la pratique de la démocratie parlementaire par d'abord l'adoption d'une assemblée consultative qui, « malgré tout ,avait animé une vie publique .... des options ont été explicitées, des recommandations votées sur des problèmes nationaux importants ... »précise Abderrahim. Ce fut aussi pour la 1ère fois dans l'Histoire du Maroc, l'établissement de listes électorales en vue de prochaines élections, d'abord conmmunales,puis parlementaires enfin constitutionnelles. Pour cela a été créée une Chambre Constitutionnelle chargée d'élaborer un projet de constitution qui approuvé par Sa Majesté Mohammed V ferait l'objet d'un référendum populaire direct.
Si ce n'est pas une Constituante, telle qu'elle était réclamée alors par I'U.N.F.P, nous sommes cependant très loin des « constitutions du bon plaisir " telles que celles que nous aurons subies pendant une quarantaine d'années, depuis la mort du regretté Mohammed V.
Le succès de la chambre constitutionnelle aurait ouvert la porte à l'établissement prochain d'une vraie constitution promise par feu Sa Majesté Mohammed V, et pouvant rendre irréversible l'adoption d'une vie constitutionnelle démocratique.
Ce fut alors, comme pour le décollage économique et social, le stoppage du processus démocratique par l'éclatement de la Chambre, éclatement où Mahjoubi Ahardane qui «devait tout au palais» a été choisi pour «casser» dès sa naissance la Chambre Constitutionnelle puis son enterrement définitif après l'enterrement de Sa Majesté Mohammed V. Tout au cours de ces années décisives, Abderrahim manifestait une parfaite lucidité de la situation Il relève :
• les côtés posititis de l'assemblée consultative pourtant dénigrée par certains de ses camarades.
• Abderrahim relève le moteur de déclanchement que constituait la chambre constitutionnelle, la myopie de certains dirigeants de I'UNFP dans leur refus de participer à la constitution de cette chambre.
On peut donc dire qu'une bataille décisive était engagée qui amorçait un décollage économique et démocratique dans les premières années de l'indépendance et qui affichait déjà ses premières victoires lorsque le Prince Héritier Moulay Hassan «détendu affable et prévenant» invite Abderrahim à dîner au lendemain du succès de la foire de Casablanca pour lui apprendre que son gouvernement est renvoyé, licencié sans autre forme de procès»
En conclusion :
On peut dire et pour employer la terminologie contemporaine qu'une véritable Initiative Nationale (Sa Majesté Mohammed V et le Mouvement national de liberation) pour le Développement et la Démocratie (INDD) a été lancée à l'aube des années 60. II fallait faire vite stopper d'urgence et à tout prix cette oeuvre qui, il y a quelques semaines à peine, venait d'être présentée avec éclat, inaugurée par Sa Majesté Mohammed V lui - même, à la Foire économique de Casablanca.
Et c'est le renvoi, imprévu et injustifié du gouvernement présidé par l'UNFP, c'est-à-dire stopper , tant qu'il est encore temps, la consolidation de l'oeuvre économique et sociale stopper au plus vite le processus qui aboutit à l'adoption d'une constitution populaire.
I- Stopper la consolidation de l'oeuvre économique et sociale.
• Adieu l'échelle mobile des salaires, les conventions collectives, l'extension de la sécurité sociale à tous les travailleurs etc.
• Adieu le BEPI et ses réalisations et projets :
Adieu l'édifcation du complexe sidérurgique de Nador avec toutes ses installations, du haut fourneau au fil machine, rayonnant sur Jerrada (exploitation du charbon) sur Bouarfa (exploitation de la mine de manganèse). Plus de haut fourneau. plus d'aciérie plus de centrale thermique etc… et par voie de conséquence fermeture de la mine, de Jerrada, fermeture de la mine de manganèse de Bouarfa, abandon de l'étude de l'exploitabilité du minerai de fer du Tafilalet gisement de l'Ougnat. Ainsi la grande zone industrielle qui devait rayonner du Tafilalet à la Méditerranée, non seulement s'est réduite à un train de fil machine mais a perdu ses activités minières de l'Oriental. De mêne, l'industrie mécanique qui devait englober la fabrication du tracteur, du camion et de la voiture s'est limitée au montage de ces engins importés de l'extérieur en pièces détachées.
• Par Mohamed Lahbabi
membre du bureau national de l'USFP
(La deuxième partie dans notre prochaine édition magazine)


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