Plus de 83% des lecteurs ayant réagi au sondage d'ALM consacré à l'emploi des enfants domestiques pensent qu'il faut criminaliser cette pratique. Depuis la publication du rapport de "Human «Rights Watch» sur l'emploi des enfants domestiques, la question de la criminalisation de cette pratique soulève tous genres de réactions. Faut-il criminaliser l'emploi des enfants domestiques ? C'est à cette question qu'avaient réagi les lecteurs ayant participé au sondage du site Internet d'ALM. Ce sondage a suscité l'intérêt de 2.530 personnes. Plus de 83 % pensent qu'effectivement il faut criminaliser cette pratique, devenue un mal social pernicieux. Tandis que 14,4% des lecteurs ayant participé au sondage sont contre cette juridiction. Alors que 2% des personnes sondées sont restées sans avis. En effet, l'organisation "Human Rights Watch" (HRW) a présenté lors d'une conférence de presse tenue en décembre 2005 à Casablanca les résultats d'une étude effectuée sur le terrain par ses services concernant les conditions de travail "inhumaines" des enfants au Maroc. Le rapport a révélé au grand jour la souffrance qu'endurent ces enfants notamment les petites bonnes. Cette organisation américaine, œuvrant dans le domaine de la défense, la promotion et la protection des droits de l'Homme dans le monde, a qualifié d'alarmante la situation du travail des enfants au Royaume. Dans son document intitulé "A la maison, hors la loi : le cas des enfants domestiques maltraités au Maroc", elle dénonce l'ampleur de la violence et de la maltraitance des enfants travaillant comme domestiques. Les rédacteurs de ce rapport déclarent que "des dizaines de milliers de filles travaillant comme domestiques au Maroc sont victimes de mauvais traitements physiques et psychologiques ainsi que d'exploitation économique". En termes de chiffres, 11 % des enfants âgés de 6 à 15 ans travaillent au Maroc, ce qui correspond à quelque 600 000 garçons et filles, dont près de 66.000 "petites bonnes". "Ce chiffre représente l'un des taux les plus élevés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.", a affirmé Clarissa Bencomo, chercheuse chargée par HRW des droits de l'enfant dans cette région et auteur dudit rapport. L'enquêtrice a affirmé que "les petites bonnes marocaines travaillent 126 heures par semaine et subissent des violences physiques et sexuelles de leurs employeurs. Elles triment entre 14 et 18 heures par jour durant toute la semaine et sans aucun repos". L'association américaine a appelé les institutions nationales à mettre en place des mesures concrètes pour éliminer les pires formes du travail des enfants employés comme domestiques et la création d'un arsenal juridique pour sanctionner les employeurs et les recruteurs de mains-d'œuvre qui maltraitent l'enfance.