Les services de sécurité viennent de démanteler une nouvelle structure terroriste composée de 11 membres. Ces derniers entretiendraient des liens avec les groupes terroristes basés notamment dans la région sahélo-saharienne. Nouveau coup de filet des services de sécurité dans les filières marocaines du terrorisme international. Selon des sources policières, les efforts de vigilance, renforcés davantage ces derniers mois, ont permis de démanteler une structure terroriste de 11 personnes avec cette nouveauté que les membres concernés entretiennent à la fois des relations avec des groupes terroristes écumant la région sahélo-saharienne et des groupes extrémistes basés en Europe et ayant prêté allégeance à Al Qaïda. Les arrestations, selon une source policière, ont été menées, mercredi et jeudi derniers, par des éléments de la DGST (Direction générale de la surveillance du territoire) et de la BNPJ (Brigade nationale de la police judiciaire) dans différentes villes du Royaume. Contrairement à ce qui a été avancé par plusieurs agences de presse, Casablanca n'a connu aucune arrestation alors que plusieurs éléments ont été arrêtés à Tanger. L'un des membres de ce groupe, qualifié des plus radicaux, aurait été intercepté dans la localité de Bir Guendouz sur la frontière entre la Mauritanie et le Maroc. Le dénominateur commun entre une grande partie des 11 membres de ce groupe est d'avoir séjourné dans la région sahélo-saharienne pour des périodes d'entraînement au maniement des armes et des explosifs. Récemment, ils auraient pris le chemin du retour pour préparer et perpétrer des actes terroristes contre diverses cibles au Maroc. Si l'identité de la plupart des personnes arrêtées a été tue, des sources policières ont dévoilé celle de l'individu présenté come le chef de cette bande. Il s'agit du dénommé Mohamed Saïd Idghiri, arrêté à Tanger et qui serait, lui, en relation avec des groupes islamistes radicaux évoluant en Europe. Mercredi 28 décembre 2005, les 11 membres de ce groupe étaient toujours entendus par les enquêteurs de la BNPJ à Casablanca. Le but de cette enquête est d'arriver à cerner les liens entretenus par ce groupe avec d'autres groupes terroristes actifs dans la région sahélo-saharienne et notamment le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat). Certaines informations n'écartent pas non plus l'existence de liens, et de connexions, entre les membres de ce groupe et des éléments du Polisario convertis au terrorisme. «On ne dit pas que le Polisario est une organisation terroriste, mais on dit que c'est une entité en voie de déliquescence et de décomposition. Une partie de ses membres pourrait être tentée par une aventure terroriste surtout que ces gens sont armés, connaissent le terrain dans toute la région», affirmait récemment Claude Moniquet expert franco-belge, récemment à ALM. Le Polisario aurait-il sauté le pas ? D'autres éléments accréditent cette thèse dont la récente arrestation à Laâyoune d'un rallié en possession de plus d'une dizaine de roquettes. Ce dernier comparaît actuellement devant le tribunal militaire permanent à Rabat. Auparavant, plusieurs indices ont abouti à une participation d'éléments du Polisario à l'attaque menée, il y a plusieurs mois, contre la base militaire mauritanienne de Lemghiti. Selon la loi antiterroriste adoptée par le Parlement au lendemain des attentats de Casablanca, les 11 membres de ce groupe récemment démantelé devaient être présentés à la Cour d'appel de Rabat, tribunal à compétence nationale en matière de terrorisme. Les services de sécurité s'abstenaient de révéler les noms des autres membres du groupe pour ne pas entraver des recherches qui seraient toujours en cours pour retrouver d'éventuels suspects. Le démantèlement de cette strictire intervient quelques jours avant les fêtes de fin d'année. Mais surtout après le retour d'une longue mission du juge antiterroriste marocain. Me Abdelkader Chentouf, selon des sources judiciaires, aurait interrogé plusieurs ressortissants marocains arrêtés pour terrorisme en Europe et notamment en Belgique, en Espagne, aux Pays-Bas et en France. Il a interrogé Hassan Elhaski, arrêté en Espagne après les attentats du 11 mars 2004, mais rencontré aussi des responsables judiciaires belges pour approfondir les enquêtes au sujet de la cellule de 17 terroristes démantelée en novembre dernier dans plusieurs villes du Maroc.