Dans une récente sortie médiatique sur une chaîne de télévision, Saâd Hariri qualifie la Syrie de régime terroriste voulant renverser le régime démocratique libanais. La tension entre les deux pays voisins n'est pas près de se dissiper. Saad Hariri monte une nouvelle fois au créneau et accuse Damas d'agir contre la démocratie. Dans une récente sortie médiatique, le fils de l'ancien Premier ministre assassiné Rafic Hariri n'a pas mâché ses mots. En effet, il a qualifié la Syrie de «régime terroriste» voulant «renverser le régime démocratique libanais». Le chef de la majorité parlementaire au Liban, et dans une interview accordée à la chaîne de télévision Al-Arabiya, a annoncé que les menaces terroristes planent de plus en plus sur son pays. « Je suis convaincu qu'une guerre est menée contre nous par un régime terroriste qui veut changer le régime démocratique libanais », a-t-il affirmé. L'énigme de l'assassinat de Raric Hariri n'a pas encore été résolue. Le chef druze, Walid Joumblatt, vient de montrer du doigt Amr Moussa. Le secrétaire général de la Ligue arabe est soupçonné de blanchir Damas dans cette affaire aux larges ramifications. « Si Amr Moussa vient au Liban pour cacher les indices politiques de l'assassinat après que d'autres eurent tenté de dissimuler des indices matériels ou blanchir les criminels, il n'est pas du tout le bienvenu», a déclaré Waël Abou Faour, un député druze. Et d'ajouter qu'«il existe des revendications libanaises claires, dont la première est le châtiment des criminels quel que soit leur rang politique ou leur grade militaire». Même son de cloche auprès d'Ahmad Fatfat, un député appartenant au bloc Hariri. «S'il vient pour chercher la vérité, il est le bienvenu, sinon, nous ne sommes pas prêts à renoncer à la vérité», a précisé Ahmad Fatfat dans une déclaration à la presse. Cette sortie médiatique de Saâd Hariri a suscité plusieurs réactions. Celle de Ammar Moussaoui, un membre du Hezbollah, est l'une des plus rapides. C'est ainsi qu'il a estimé que les propos du fils de Rafic Hariri ne sont pas de nature à réduire la tension entre Beyrouth et Damas. Par ailleurs, c'est la première escalade verbale de Saad Hariri depuis le décès de son père en février dernier à Beyrouth. « Ce n'est pas nous qui visons le régime syrien mais c'est lui qui cherche à renverser le régime démocratique libanais », a-t-il lancé. Selon lui, « le régime syrien se retrouve seul dans une mer agitée, alors qu'avant le 14 février, de nombreux amis étaient prêts à l'aider et à prodiguer des conseils à ses responsables qui ne récolteront que ce qu'ils ont semé». Toutefois, il a exprimé son inquiétude concernant l'intervention des pays arabes dans cette affaire. Selon un député, Saâd Hariri craint que le président syrien, Bachar al-Assad, ne cherche à tout prix à obtenir une caution arabe pour faire innocenter son pays. Des craintes qui se font de plus en plus persistantes depuis la rencontre du président syrien avec son homologue égyptien Hosni Moubarak, mardi dernier. Le chef de la Commission d'enquête de l'Onu sur l'assassinat de Hariri, Detlev Mehlis, vient d'ailleurs de confirmer le rôle de la Syrie. En effet, il a indiqué qu'il était «convaincu» de l'implication des services syriens dans deux rapports d'étape en octobre et décembre. Toutefois, la majorité parlementaire ainsi que la famille Hariri refusent tout compromis et réclament le jugement des coupables.