Le secteur privé marocain ne manquera pas d'œuvrer en collaboration avec l'ensemble des parties prenantes à la mise en place d'un cadre d'action favorable au développement de la «tech» au niveau national qui représente un gisement d'opportunités. Un engagement formulé par Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), lors d'une session autour de la régulation des marchés, organisée dans le cadre de la Conférence internationale sur la transformation digitale dont les travaux ont pris fin jeudi 10 novembre à Marrakech. Dans son intervention, le porte-parole du patronat marocain a mis en avant l'importance de l'innovation et de la technologie en tant que leviers de croissance soutenue, durable et inclusive au Maroc. Dans son plaidoyer sur l'amélioration de la compétitivité de l'économie marocaine, M. Alj a souligné l'impératif de porter la part du numérique dans le PIB national à 5% à l'horizon 2030. Un engagement qui reste tributaire de l'amélioration de l'accès au financement, et ce en encourageant l'investissement des «Business Angels», à travers des dispositifs fiscaux incitatifs ou encore en favorisant le développement d'une industrie de capital risque, capable d'attirer des investisseurs internationaux et d'ériger la destination Maroc en véritable hub continental. Le patron des patrons a, dans ce sens, préconisé l'exonération des fonds d'investissement de la TVA sur les frais de gestion en vue d'être en ligne avec les pratiques internationales. Il a, par ailleurs, appelé à augmenter le plafond d'investissement «défiscalisé» à un minimum de 2 millions de dirhams, ou encore en agissant pour une réglementation des changes en faveur des start-up à vocation internationale et des fonds d'investissement, qui financent ces start-up. Selon M. Alj, un ensemble d'actions concrètes doit être mis en place. Citons dans ce sens l'émergence d'un écosystème FinTech, notamment avec la généralisation du paiement mobile et transferts Peer to Peer, comme cas d'usage prioritaires, l'intégration et l'interopérabilité des plateformes de paiement. A cela s'ajoute également la mise en place d'un écosystème EdTech. Il permettra, ainsi, l'accès à une éducation de meilleure qualité et l'accompagnement de la réforme de ce secteur, en renforçant la notion d'achats publics en termes d'innovation, et en accélérant le déploiement des solutions d'apprentissage numérique, dans le cadre de partenariats public-privé. Dans son intervention, le président de la CGEM a souligné l'importance de la mise en place d'un écosystème HealthTech, un élément clé pour la réussite du chantier de généralisation de la protection sociale et ce, à travers l'adoption par les différents départements ministériels d'une démarche d'Open Innovation. Dans son allocution, Chakib Alj a également abordé l'enjeu relatif au «gap de compétences numériques», notamment en matière de développement d'applications, d'intelligence artificielle, de production de contenu numérique et de traitement de données. L'heure étant d'adapter l'offre de formation et d'œuvrer pour la rétention de ses talents en vue d'atteindre plus de 50.000 profils spécialisés par an, à l'horizon 2030. Rappelons que la Conférence internationale sur la transformation digitale est organisée conjointement par le Conseil de la concurrence, l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) et l'Agence de développement du digital (ADD). Cette rencontre a été une occasion d'aborder les enjeux liés à la transition numérique ainsi que de son impact, notamment en termes de régulation et de concurrence. A cet effet, plusieurs thématiques ont été abordées en lien notamment avec la régulation des marchés et des services, la digitalisation de la finance, ainsi qu'à la centralité et l'accès à la donnée.