Inscrit pleinement dans le cadre du projet «Power-to-X μPilot» L'annonce a été faite mi-septembre 2015. L'Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (Iresen) finalise avec succès l'installation de son premier système de production d'hydrogène vert à l'échelle micro-pilote. Il s'agit d'une unité d'électrolyse d'une capacité de 20 kW couplée à des panneaux solaires photovoltaïques (PV). Un système qui s'inscrit pleinement dans le cadre du projet «Power-to-X μPilot», initié par l'Institut. Incubé au cœur du Green Energy Park de Benguerir et en collaboration avec l'UM6P, le projet «Power-to-X μPilot» sera doté dans ses prochaines phases de briques technologiques supplémentaires, issues de la chaîne de valeur de la filière de l'hydrogène vert et ses applications, communément appelée filière «Power-To-X». «L'intérêt principal porte sur la production d'ammoniac vert, de méthanol vert, de carburants verts, mais aussi à des aspects comme la mobilité durable et le stockage de l'électricité renouvelable, en utilisant l'hydrogène et les piles à combustibles», indique Iresen à ce propos. Et de préciser qu'«en plus d'être un outil de recherche et d'innovation, ce micro-pilote jouera un rôle clé dans la formation et la montée en compétences du personnel d'Iresen et de l'UM6P et leurs partenaires de l'écosystème de l'hydrogène au Maroc, à savoir les membres de la commission nationale de l'hydrogène et le cluster Green H2 Maroc». Dans ce sens, des étudiants, des chercheurs jeunes et confirmés, des techniciens, des ingénieurs et des cadres issus du secteur public et privé pourront bénéficier des programmes de formation adaptés à leurs besoins et aux défis techniques et technologiques auxquels sont confrontées leurs structures respectives dans le cadre du déploiement de projets «Power-To-X» au Maroc. Ce rôle pourra également être porté au niveau de la région Moyen-Orient-Afrique (MEA), en proposant cette plate-forme de formation aux pays partenaires, à l'image du programme de la Middle East & Africa Clean Tech Academy (MEA-CTA), organisée récemment par Iresen, le Green Tech Institute-GTI de l'UM6P en partenariat avec le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEAtech), le Centre d'hydrogène d'Oman (OHC), le Centre régional pour les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique (RCREEE) et l'Association arabe des engrais (AFA). Notons que ce projet fait partie de la nouvelle plate-forme technologique dédiée à l'hydrogène et ses applications-Green H2A, et ses projets pilotes, dont le contrat tripartite de sa création a été signé entre le Groupe OCP, l'UM6P et Iresen en novembre 2021, et qui prendra place au sein du site industriel OCP de Jorf Lasfar. Il est à rappeler que le Royaume fait partie des rares pays arabes et africains à s'être doté d'une feuille de route ambitieuse. La déclinaison de la stratégie se fera de manière progressive. Le but étant d'assurer une exploitation optimale de l'ensemble du potentiel aussi bien pour l'économie nationale que pour l'export. On note dans ce sens 3 grandes phases. La première couvre la période allant de 2020 à 2030. Deux piliers sont envisagés à ce niveau. Le premier porte sur l'utilisation locale comme matière première dans l'industrie. L'accent sera mis sur la production de l'ammoniac vert dans l'industrie des engrais. Le deuxième pilier consiste à exporter les produits issus de l'hydrogène vert vers des pays engagés dans des objectifs ambitieux de décarbonation. Le deuxième cap de l'implémentation de la feuille de route de l'hydrogène vert s'étale sur la décennie 2030-2040. A ce niveau, d'autres conditions spécifiques favorables permettront de développer des premiers projets économiquement viables, notamment pour l'ammoniac et l'hydrogène vert, aux niveaux national et international. Citons dans ce sens la réduction des coûts des produits de l'hydrogène vert et la mise en place d'une réglementation environnementale. Il en est de même pour les exportations de combustibles liquides synthétiques tels que le kérosène, le diesel, l'essence dans le cas de l'adoption d'une réglementation environnementale encourageante dans les régions importatrices des dérivés de l'hydrogène vert comme l'Europe, ce qui représente des opportunités pour le Maroc afin de développer progressivement cette filière.