Le tribunal de première instance de Fès a tranché dans l'affaire des six étudiants poursuivis après les dernières manifestations. Dix autres étudiants devaient être jugés hier mardi. Le tribunal de première instance de Fès a rendu, lundi 12 décembre dans la soirée, les premiers verdicts dans l'affaire des 16 étudiants de l'Université Mohammed Ben Abdellah poursuivis après les manifestations de la semaine dernière suite aux hausses ayant concerné les tickets de bus et les cartes d'abonnement. C'est ainsi que Mohamed Boullouh, également recherché pour des faits remontant à février 2005, a été condamné à deux mois de prison avec sursis assortis d'une amende de 500 dirhams. Boullouh a été condamné pour coups et blessures, port de l'arme blanche et outrage aux fonctionnaires de l'Etat dans l'exercice de leurs fonctions lors des manifestations estudiantines appelant au boycott des examens. Cinq autres étudiants ont été acquittés après un procès marathonien et les longues plaidoiries des avocats de la défense issus des rangs de l'AMDH à Fès, Taza et Meknès pour la plupart. Toutefois, les cinq étudiants acquittés devront payer une amende de 2.000 DH chacun. Les avocats de la défense ont axé leurs plaidoiries sur l'absence de preuves accablant les 5 accusés. Ils ont finalement été condamnés pour un seul chef d'accusation : organisation et participation à une manifestation non autorisée. Le tribunal de première instance de Fès, lors du même procès, a décidé d'ajourner l'énoncé des verdicts contre 10 étudiants à hier mardi 13 décembre 2005. toutefois, les juges, sur requête des avocats de la défense, ont décidé de poursuivre les dix accusés en liberté provisoire. Les dix étudiants en question appartiennent, pour la plupart, à Al Adl Wal Ihsane et au mouvement d'Annahj Addimokrati. Une trentaine au total d'étudiants de l'Université Mohammed Ben Abdellah de Fès ont été déférés dernièrement devant la justice suite aux affrontements avec les forces de l'ordre après la décision de la RATUF (Régie autonome de transport urbain à Fès) de revoir à la hausse les prix des tickets de bus et surtout des cartes d'abonnement pour étudiants. Déférés une première fois devant la Cour d'appel de la capitale spirituelle, cette dernière finira par se déclarer incompétente pour que le dossier soit soumis au tribunal de première instance. La justice, dans un premier temps, décidera de relâcher 14 étudiants. Selon nos sources à Fès, les étudiants de ladite université ont engagé une série de mouvements de protestation contre les récentes hausses des tarifs des tickets de bus et notamment les cartes d'abonnement pour étudiants qui sont passées de 60 à 70 dirhams mensuels. Etalés sur plusieurs jours, ces mouvements de protestation ont dégénéré en confrontations entre les étudiants et les forces de l'ordre jeudi et vendredi 1er et 2 décembre 2005. Selon nos sources à Fès, cinq bus de la RATUF ont été sérieusement endommagés alors que les affrontements avaient fait des blessés légers des deux côtés. Parmi les étudiants arrêtés, figurent trois responsables du mouvement « Al Adl Wa Lihsane » à l'Université Mohammed Ben Abdellah qui se présentent en même temps comme militants de l'UNEM (Union nationale des étudiants du Maroc passée sous le giron des étudiants islamistes). Les étudiants de l'Université Mohammed Ben Abdellah figurent parmi les principaux clients de la RATUF et notamment sa ligne n°6 et celles assurant les liaisons entre le centre-ville et les autres facultés de Fès-Saïss.