Pas moins de 260 employés temporaires réclament des indemnités à la Société centrale des boissons gazeuses Coca-Cola. Ils accusent le directeur général, Mohammed Rguig, d'escroquerie et d'abus de confiance. Les employés, licenciés par la Société centrale des boissons gazeuses Coca-Cola (SCBG), sise au boulevard Ahl Logham Tit Mellil à Casablanca, ont observé depuis lundi 28 novembre un sit-in devant l'entrée principale de la multinationale. Leurs revendications, le versement de l'intégralité de leurs droits. "Nous réclamons le paiement intégral de nos indemnités", déclare à ALM Abdelkrim Oukacha, l'un des manifestants. Pas moins de 260 employés temporaires ont perdu leur travail. Certains parmi eux ont travaillé pendant 15, 20 et même 24 ans au sein de la société. Ils s'estiment lésés dans leurs droits fondamentaux et accusent le représentant légal de la société d'embouteillage SCBG, attachée à Coca-Cola Export Corporation Maroc, Mohammed Rguig, d'escroquerie et d'abus de confiance. Devant le siège de la société, ils ont brandi des banderoles sur lesquelles on peut lire "Les employés de l'entreprise Coco-Cola sont victimes d'escroquerie et d'abus de confiance.". Ils s'estiment floués par le directeur général de la société. Vendredi matin, 30 novembre, la police est intervenue pour disperser les manifestants. Ces derniers sont toutefois déterminés à poursuivre leur combat pour faire valoir leurs droits. L'affaire remonte à 2004 quand les employés temporaires de la Société centrale des boissons gazeuses Coca-Cola, ayant passé de longues années au service de la société, ont demandé la régularisation de leur situation. Des négociations ont été entreprises dans ce sens. Une première réunion a été tenue le 22 juin 2004 au siège de la Confédération démocratique de travail (CDT) entre le représentant de la direction de la société et les membres du bureau du syndicat. "Concernant les employés temporaires, une commission composée de représentants des deux parties étudiera l'opération de titularisation 2004. Cette commission travaillera durant les deux prochains mois pour arrêter la liste des personnes éligibles à cette opération", lit-on dans le rapport rédigé à l'issue de la réunion. Selon la même source, il a été également conclu que le licenciement ne saurait se faire hors d'un cadre consensuel et que les indemnités octroyées ne peuvent être inférieures à ce que garantit le code du travail. Les négociations se sont poursuivies. Une deuxième réunion a eu lieu le 10 août au siège de la Société centrale des boissons gazeuses Coca-Cola. "Pour tous les employés temporaires travaillant actuellement au sein de la société, la direction s'engage à régulariser leur situation dans les cinq ans à venir", apprend-on dans le rapport consensuel. "Le directeur nous a floués. Il nous a promis de régulariser notre situation. Mais, il n'en sort rien de concret", se plaint Khalid Rguig, représentant des employés licenciés. Devant les protestations des employés, qui ont mené plusieurs sit-in, la direction leur a proposé un programme de départ volontaire. "Le directeur nous a affirmé que la société croulait sous le sureffectif et qu'il fallait par conséquent procéder à des licienciements. C'est pourquoi, il nous a suggéré le départ volontaire comme solution unique. Il nous a assurés que nous serons indemnisés selon les règles du code du travail", souligne Khalid Rguig. Et d'ajouter : "Il a été conclu que chaque employé devrait recevoir 32 000 dirhams pour chaque année passée au sein de la société. Les indemnités ont été réparties en deux phases. Nous avons reçu une première avance en 2004. La deuxième devrait en principe être versée en début 2005". Contacté par ALM, le directeur de la Société centrale des boissons gazeuses Coca-Cola, Mohammed Rguig, a affirmé que les employés ont reçu toutes leurs indemnités. "Premièrement, il s'agit uniquement d'une dizaine d'employés et non de 260. Ils avaient un contrat de travail à durée limitée. On faisait appel à eux lors de la saison estivale. Puisqu'ils ont passé plusieurs années au sein de la société, on leur a proposé de régulariser leur situation, mais on s'est aperçu qu'il y a un surplus. C'est pourquoi on leur a proposé le départ volontaire. Ils ont reçu leurs indemnités en 2004. J'étais surpris en début de 2005 de les voir réclamer une deuxième somme. C'est insensé", indique M. Rguig. Pour faire valoir leurs droits, les plaignants ont saisi les autorités locales. Ces dernières n'ont pas encore réagi.