Le développement et la modernisation du secteur agricole passe par une formation agricole de qualité, a indiqué, lundi à Rabat, le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohamed Sadiki. S'exprimant lors de la cérémonie de démarrage de la rentrée académique 2022-2023 à l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV) à travers la réception des étudiants de la première année préparatoire aux études supérieures en agriculture (APESA), M. Sadiki a mis en avant l'intérêt que porte son département à cette formation jugée nécessaire pour la digitalisation et la modernisation de l'agriculture nationale. Il s'agit d'une formation qui permet à ces lauréats d'exceller en matière d'analyse, de traitement et d'exploitation des données pour une agriculture durable à même de contribuer à l'avancement du secteur agricole, a-t-il dit. Le ministre a, de même, mis en avant la performance des experts et des spécialistes de cet Institut dans les différents segments des chaines de production, dans l'aménagement du territoire, la topographie ou encore la transformation agro-industrielle et les sciences vétérinaires, rappelant qu'à l'heure d'aujourd'hui, l'IAV a formé 17.000 lauréats dans 2.000 pays africains et méditerranéens et qui sont actuellement actifs dans différents secteurs publics et privés. De son côté, le directeur de l'IAV Hassan II, Abdelaziz El Hraiki, a relevé que l'objectif de l'APESA est de permettre aux étudiants d'acquérir les notions de base dans toutes les disciplines enseignées, et la mise à niveau de l'ensemble des étudiants qui proviennent de formations et d'académies différentes, notant que les étudiants sont orientés dans différentes filières de formation d'ingénieurs et de vétérinaires. L'IAV, a-t-il précisé, compte 5 filières de formation d'ingénieurs en agronomie, horticulture, industries agro-alimentaires, topographie et génie rural et la formation Vétérinaire, faisant observer qu'un total de 444 étudiants représentant les 12 régions du Royaume ont été admis cette année dans ce système universitaire de formation spécifiquement agricole. En marge de cette cérémonie, le ministre a procédé à l'inauguration du nouveau complexe sportif de l'IAV réalisé selon les standards internationaux. S'étendant sur une superficie de 2,75 ha, le projet a nécessité un budget de 20 millions de dirhams (MDH). Ce projet a pour objectifs le renforcement des structures sportives et culturelles pour faire face à l'accroissement du nombre des étudiants et assurer le développement et la cohésion sociale entre les étudiants, ainsi que la participation au rayonnement de l'institut. Cette infrastructure contribuera au renforcement des activités para-académiques de développement personnel des futures cadres. En outre, M. Sadiki a lancé le projet de création d'une station d'épuration et de réutilisation des eaux usées épurées de l'Institut. D'un coût global de 10,2 MDH, le projet consiste en la mise en place d'une plateforme modèle de traitement des eaux usées. Elle est destinée à la formation initiale et continue, à la Recherche-innovation-Développement et constituera un site de démonstration pour les différents acteurs concernés par les questions de l'eau et d'assainissement. Les eaux traitées seront réutilisées pour l'arrosage d'environ 12 ha des espaces verts de l'IAV. Le développement de compétences et la production de données sur les procédés de traitement des eaux usées les plus adaptés au contexte marocain et notamment le milieu rural, sont des impératifs pour l'optimisation du dimensionnement et de l'exploitation des stations d'épuration ainsi que la réutilisation des eaux traitées. Cette plateforme comportera les procédés les plus courants et les plus performants adaptés aux petites collectivités ainsi qu'un laboratoire dédié à la formation, la recherche et l'innovation sur les procédés de traitement des eaux usées. Le ministre a, ainsi, présidé la signature d'une convention de partenariat entre le son département, représenté par la direction de l'irrigation et de l'aménagement de l'espace agricole et l'IAV pour assurer l'appui financier et technique nécessaire à la réalisation du projet. M. Sadiki a en outre donné le coup d'envoi à deux projets visant à suivre les évolutions, notamment dans le domaine digital. Le premier concerne le lancement d'une nouvelle formation dans le domaine de l'Intelligence Artificielle appliquée à l'agriculture, intitulée « Data Science en Agriculture ». Elle vise à former les étudiants dans le domaine des nouvelles technologies et outils liés à l'acquisition, l'analyse, le traitement et l'exploitation des données pour une agriculture durable, plus respectueuse de l'environnement, utilisant moins d'intrants et assurant une meilleure productivité. Destinée aux étudiants de formation en Agronomie, cette formation démarrera en février 2023. Le deuxième projet concerne le démarrage du « pôle digital de l'agriculture, de la forêt et de l'observatoire de la sécheresse », pour la mise en place d'un pôle numérique d'appui à la digitalisation du secteur agricole national. Pour un investissement de 7 MDH, les travaux au sein de ce pôle porteront notamment sur l'agriculture 4.0, la sylviculture et la surveillance de la sécheresse. Le ministre a également pris connaissance du projet de mise en place d'un espace culturel de l'étudiant. L'objectif de ce projet est de créer un espace de rencontres, d'échange, de débats mais aussi de création et de créativité artistique et culturelle. Avec un coût global d'environ 1,2 MDH, ce centre contribuera au renforcement de la personnalité des lauréats à travers la création de projets fédérateurs impliquant l'ensemble des étudiants. L'IAV Hassan II constitue la composante essentielle de l'enseignement supérieur agricole national qui comprend également l'Ecole Nationale d'Agriculture (ENA) et L'Ecole Nationale Forestière des Ingénieurs (ENFI). Ce système de grandes écoles est sous tutelle du ministère de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts. Assurant une formation de qualité de spécialistes et d'experts en sciences et technologies de la vie et de la terre, notamment des ingénieurs, des vétérinaires et des docteurs spécialisés en sciences agronomiques et en médecine vétérinaire, le système contribue très activement à la modernisation de l'agriculture et du rural. Il fournit au pays les hauts cadres et experts pour le secteur agricole et de développement rural, de la pêche et des forêts ainsi que des domaines associés des ressources naturelles d'aménagement du territoire. Il assure également à côté de l'Institut National de la Recherche Agricole (INRA), la recherche-innovation et le développement dans le secteur et génère des technologies et des innovations qui font avancer le secteur.