Ariel Sharon aura compris qu'il devait organiser, sans tarder, des élections «sans laisser le temps à ses adversaires, dans le Likoud et en dehors, de se préparer». Lundi matin, s'est présenté devant le président de l'Etat d'Israël, Moshé Katsav, le président du Conseil des ministres, Ariel Sharon. Il a demandé la dissolution du Parlement (Knesset). Quelques heures après, il a déposé sa démission du parti du Likoud, en déclarant qu'il allait former un nouveau parti de «droite modérée». La loi israélienne donne au président d'Etat, 21 jours pour trouver un député pouvant constituer une majorité absolue à la Knesset, soit 61 voix, pour former un nouveau gouvernement. En cas d'échec, de nouvelles élections législatives auront lieu dans un délai maximum de 90 jours, soit fin février début mars 2006. Sharon aura compris, après le vote unanime du Comité central du Parti travailliste (Avoda) décidant de quitter son gouvernement, qu'il devait organiser, sans tarder, des élections «sans laisser le temps à ses adversaires, dans le Likoud et en dehors, de se préparer». D'autant que la démission de plusieurs ministres le laisserait à la tête d'un «gouvernement rabougri». Les démissionnaires probables, outre les ministres travaillistes, sont des amis de Netanyahou, Dany Navé (Justice), Limor Livnat (Education), Israël Katz (Agriculture), voire d'autres encore. Dans la situation devant le président d'Etat, la loi n'autorise pas la nomination de députés pour remplacer les démissionnaires, sans le vote préalable de la Knesset, ce qui devient impossible pour Sharon avec, seulement, le soutien de 15 députés sur les 40 du Likoud. C'est pourquoi Ariel Sharon a présenté sa démission du parti, dans lequel Sylvain Shalom (Affaires étrangères) et Shaül Mofaz (Défense) ont décidé de rester pour affronter Benyamin Netanyahou à la présidence du Likoud. Le grand éditorialiste de Yediot Aharonot, Nahoum Barnéa, constate «A force de candidats, il n'est pas évident que Netanyahou l'emporte. Sylvain Shalom et Shaül Mofaz veulent profiter de l'effet Amir Peretz, l'un étant d'origine tunisienne, l'autre iranienne, (donc des Orientaux), Netanyahou est, aujourd'hui, l'homme à haïr dans la périphérie. Un candidat oriental et plus modéré pourrait ramener au Likoud des voix perdues». Ce qui est peu probable, car le nouveau Likoud sera déséquilibré par la présence d'ennemis absolus du désengagement de Gaza, comme Netanyahou et Landau, et ceux qui l'ont soutenu Shalom ou Mofaz. Par contre ni Meir Chetrit (ministre des Transports) seul député du Likoud s'étant abstenu lors du vote de la Knesset concernant les Accords d'Oslo et Haim Ramon (député travailliste), ont décidé de rejoindre Sharon. Reste le cas, devenu «un opéra savon ». Celui de Shimon Peres, qui n'a pas avalé son échec pour la première fois. Sharon, à la télévision dimanche dernier, ne lui a pas dit adieu mais au revoir. Il lui a avoué, en fait, affirme l'éditorialiste : «je n'ai pas de place pour toi. Peres l'a bien compris et il a démenti qu'il avait l'intention de quitter la Avoda (travailliste) ... Mais avec lui, on peut s'attendre à tout »... Il semblerait, en effet, que Shimon Peres cherche un poste à l'étranger, où sa réputation reste intacte : il serait candidat au Secrétariat Général de l'ONU !...