Menace majeure sur la croissance et la stabilité économique. Les infrastructures nécessaires mais pas suffisantes La pénurie d'eau, une situation courante dans les pays arides, est aussi devenue une réalité au Maroc. Le stress hydrique auquel fait face le Maroc nécessite l'adoption de politiques complémentaires telles que celles décrites dans le nouveau modèle de développement (NMD), a affirmé, mercredi, le directeur des opérations de la Banque mondiale (BM) pour le Maghreb et Malte, Jesko Hentschel. «Les événements récents ont montré que les solutions techniques ne suffisent plus à protéger l'économie contre les chocs climatiques et soulignent la nécessité d'adopter des politiques complémentaires, telles que celles décrites dans le NMD, qui permettraient de tenir compte de la véritable valeur des ressources en eau et d'encourager des usages plus efficients et plus raisonnés», a dit M. Hentschel lors de la table ronde dédiée à la présentation du Rapport de suivi de la situation économique au Maroc – La reprise économique tourne à sec. Ces réformes prévoient notamment de fixer le prix de ressources hydriques devenues plus rares à une valeur idoine, de mettre au point des mécanismes efficaces d'allocation de l'eau, par exemple au moyen d'un système de quotas négociables, et de produire et de publier des données précises et détaillées sur les ressources hydriques et leur utilisation, estime la Banque mondiale dans ce rapport qui pose la résilience comme élément indispensable à la croissance et à la stabilité économique du Maroc. Le Maroc devra donc accompagner les efforts de développement des infrastructures de politiques de gestion de la demande en eau qui encouragent l'utilisation durable, efficace et équitable des ressources hydriques, relève la même source qui propose une analyse des effets des sécheresses et de la pénurie d'eau sur la situation macroéconomique du Maroc. En ce qui concerne la croissance de l'économie marocaine, la BM prévoit un net ralentissement en 2022, avec un taux prévu de 1,3% en 2022, contre 7,9% en 2021, expliquant ces prévisions par des effets d'une forte sécheresse, du ralentissement de l'économie mondiale et de la hausse des prix mondiaux de l'énergie et des denrées alimentaires après une reprise soutenue en 2021. Ledit rapport, qui s'inscrit dans le cadre d'un prochain rapport consacré aux enjeux du climat et du développement dans le pays, examine également de près les conséquences de la hausse de l'inflation due au contexte géopolitique international. Même si elle est atténuée par des subventions, l'inflation des prix à la consommation devrait s'accélérer pour atteindre 5,3% cette année, contre 1,4% seulement en 2021. Les aides accordées aux agriculteurs et aux consommateurs par le biais de subventions font grimper les dépenses, tandis que la hausse des prix mondiaux de l'énergie et des denrées alimentaires et la baisse de la production céréalière nationale font augmenter les besoins en importations. En conséquence, le rapport relève que le déficit budgétaire et celui de la balance courante devraient atteindre respectivement 6,4% et 5,2% du PIB en 2022, contre 5,6% et 2,3% en 2021. Ces risques macroéconomiques sont toutefois atténués dans un contexte marqué par un niveau confortable de réserves de change, des taux d'intérêt réels intérieurs relativement bas, une structure de la dette publique solide et un bon accès aux marchés financiers internationaux.