L'auto-école est le passage obligé de tout prétendant au permis de conduire. Une bonne formation aux réflexes de conduite et au respect du code de la route par des moniteurs qualifiés permet aux futurs conducteurs de participer à la réduction des accidents de circulation. Néanmoins, le secteur de l'enseignement de la conduite au Maroc souffre de plusieurs dysfonctionnements dont le nombre croissant des auto-écoles et la qualité de la formation. Une nouvelle vision Les autorités compétentes, dont la Narsa, veulent redresser la situation en mettant en place de nouveaux dispositifs. Pour y parvenir, l'Agence a lancé récemment une étude pour l'élaboration d'un schéma directeur du secteur de l'enseignement de la conduite. La finalité étant d'avoir une visibilité sur les grandes tendances et les perspectives d'évolution du secteur de l'enseignement de la conduite des véhicules à moteur à court terme (5 ans) et moyen terme (10 ans). Cette étude permettra également de mettre en place une application numérique paramétrable pour la régulation de l'offre et la demande en établissements d'enseignement de la conduite, en moniteurs, en gestionnaires et en établissements de formation initiale et continue des moniteurs au niveau national et local. Cette démarche inclut aussi la mise en œuvre d'une nouvelle vision et des orientations stratégiques pour le développement du secteur de l'enseignement de la conduite. Les réformes menées Du point de vue législatif, la loi n° 52-05 portant code de la route, entrée en vigueur le 1er octobre 2010, a amené des réformes profondes, en particulier pour le secteur de l'enseignement de la conduite. En effet, les nouvelles dispositions du code de la route ont permis de corriger quelques dysfonctionnements figurant dans l'ancienne réglementation de 1973 par l'abolition du régime d'agrément et la suppression de la commission consultative dont l'avis était obligatoire pour l'octroi et le retrait des agréments. Ces changements ont également permis la libéralisation de l'accès au secteur à travers la mise en place d'un cahier des charges comportant des conditions et critères qualitatifs et la fixation des tarifs permettant une concurrence loyale. Ils contribuent à la régulation du secteur et la mise en place des outils de formation, notamment le programme national de formation à la conduite, le livret d'apprentissage des candidats et les guides des moniteurs. Les objectifs de cette réforme législative et réglementaire étaient la modernisation du secteur de l'enseignement de la conduite et sa professionnalisation, l'amélioration des capacités des moniteurs et des directeurs des établissements d'enseignement de la conduite et l'amélioration de la formation théorique et pratique des candidats à l'examen du permis de conduire ainsi que la réduction des accidents impliquant les nouveaux conducteurs. Toutefois, si cette réforme législative et réglementaire et les actions menées pour sa mise en œuvre ont encouragé l'investissement dans le secteur et ont pu pallier certains dysfonctionnements, force est de constater que ce secteur souffre encore de plusieurs contraintes et insuffisances qui constituent des freins à l'atteinte des objectifs arrêtés, indique l'agence notant que la libéralisation du secteur et l'absence d'outils efficients de régulation du secteur se sont traduites par une offre excessive et une baisse de la qualité de la formation à la conduite. Par sa nouvelle approche, la Narsa veut revoir le système d'enseignement de la conduite pour mettre en application une régulation entre l'offre et la demande en matière d'enseignement de la conduite, déterminer les leviers de développement du secteur de l'enseignement de la conduite, rehausser les compétences des moniteurs, des gestionnaires des établissements d'enseignement de la conduite, améliorer la formation des candidats à l'examen du permis de conduire et enfin accélérer l'expérience des conducteurs novices et diminuer par la suite le taux de leur implication dans les accidents. Ayant pour but de dispenser les formations théoriques et pratiques qui permettent de se protéger contre les dangers de la circulation en vue de passer l'examen du code de la route et d'obtenir le permis de conduire, l'activité de l'enseignement de la conduite doit satisfaire aux conditions fixées par un cahier des charges. L'ouverture d'une auto-école est subordonnée par une autorisation des autorités compétentes (NARSA). Le dépôt de la demande d'obtention d'autorisation initiale d'ouverture et d'exploitation d'un établissement d'enseignement de la conduite se fait auprès du service préfectoral ou provincial de l'Agence nationale de la sécurité routière (centre immatriculateur) dans le ressort duquel est situé l'établissement. Au sein de ces établissements, plusieurs formations sont dispensées en fonction du type du permis.