Un groupe islamiste marocain, inconnu au bataillon, a récemment menacé de mort Saïd Lakhal. Ce groupe lui a reproché ses "attaques" contre l'Islam et les dirigeants d'Al Qaïda publiées dans «Al Ahdath Al Maghribia». Les menaces de mort ciblant des journalistes ou encore des penseurs sont visiblement devenues à la mode ces derniers temps. Les messages émanant de groupes extrémistes dont le principal but est l'intimidation, deviennent de plus en plus fréquents. Récemment, Saïd Lakhal, un enseignant-chercheur sur la mouvance islamiste au Maroc et auteur d'une série de chroniques parues sur les colonnes de notre confrère « Al Ahdath Al Maghribia », a fait l'objet de menaces de mort provenant d'un groupe islamiste inconnu au bataillon. Un groupe qui s'est fait appeler « groupe islamique pour l'unicité et le Jihad au Maroc ». Utilisant un langage qui rappelle les messages d'Al Qaïda, ce groupe islamiste a accusé Saïd Lakhal d'apostasie. Ils lui ont demandé de «se repentir» sous peine d'être exécuté. «Nous t'appelons au repentir car il s'agit du dernier avertissement, et saches que nos sabres t'atteindront un jour ou l'autre», disait le texte. Ce groupe reproche notamment à Saïd Lakhal d'avoir « déclaré la guerre contre les grandes figures de l'Islam comme le cheikh (...) Oussama Ben Laden et son compagnon de route le moujahid Ayman Al Zawahiri et de publier ses textes "empoisonnés" dans « Al Ahdath Al Maghribia ». Ils sont même allés jusqu'à qualifier cette publication de "média impie" et de "journal pornographique". Saïd Lakhal n'a pas cédé à leurs menaces. Il leur a répondu en affirmant que l'Islam est sujet à plusieurs interprétations et que ces propos ne portent nullement atteinte à la religion musulmane. Sa réponse n'a guère enchanté le «groupe islamique pour l'unicité et le Jihad au Maroc» qui est revenu à la charge en le menaçant une seconde fois. Il faut, entre autres, noter que Lakhal n'a pas été le seul chroniqueur d'« Al Ahdath Al Maghribia » à avoir fait l'objet de menaces de mort. Jamal Hachem, autre collaborateur de ce journal, a été lui aussi la cible de menaces similaires. Récemment, c'est Saïd Lakhal qui a claqué la porte du PSU (Parti socialiste unifié, ex-GSU) vu qu'il n'a pas été soutenu par ses camarades ne fut-ce que par un communiqué de condamnation et de solidarité. Il faut enfin signaler que le « groupe islamique pour l'unicité et le Jihad au Maroc » est un groupe qui a ouvertement affiché sa sympathie pour la mouvance d'Al-Qaïda. Cette nébuleuse qui ne cesse de monter au créneau depuis le 11 septembre en multipliant toutes sortes d'actes terroristes : attentats, rapts… Al-Qaïda a même revendiqué l'enlèvement des deux Marocains, Abderrahim Boualem et Abdelkarim El Mouhafidi, portés disparus en Irak depuis le 20 octobre 2005. Cet acte a suscité condamnation et indignation de l'ensemble du peuple marocain qui s'est montré solidaire lors de la marche organisée dimanche 6 novembre 2005. Aujourd'hui, trois semaines se sont écoulées après cet enlèvement et nous sommes toujours sans nouvelles de nos deux concitoyens.