Une stratégie nationale pour un déploiement effectif et complet en 2030 L'optimisation et la massification de la plupart des flux logistiques reposent sur la mise en place d'un réseau de plateformes logistiques pour le groupage et le dégroupage de marchandises. Pour le développement de la logistique, le Royaume a vu les choses en grand. C'est ainsi que l'Etat et le secteur privé représenté par la CGEM ont défini une stratégie pour le développement de la compétitivité logistique du Maroc. La stratégie logistique présente des enjeux économiques importants, elle ambitionne de réduire le poids des coûts logistiques du Maroc par rapport au PIB pour passer de 20% à 15%, accélérer la croissance du PIB en gagnant 5 points sur 10 ans par l'augmentation de la valeur ajoutée induite par la baisse des coûts logistiques et l'émergence d'un secteur logistique compétitif, et contribuer au développement durable du pays, à travers la réduction des émissions CO2 liées au transport routier de marchandises de 35%, et la décongestion des routes et des villes. La mise en œuvre des mesures et actions relatives à ces axes s'opérera progressivement et sur plusieurs vagues avec des objectifs ambitieux à court et moyen termes, pour un déploiement complet à l'horizon 2030. Dans le cadre de l'exécution de la stratégie nationale logistique, le contrat programme entre l'Etat et le secteur privé prévoit la conclusion de contrats d'application pour le développement des plateformes logistiques au niveau régional ; de contrats d'application horizontaux et sectoriels relatifs à la formation, à la qualification du transport routier de marchandises ainsi qu'à l'amélioration des chaînes logistiques relatives aux flux des produits énergétiques, produits agricoles, distribution nationale, matériaux de construction et au flux import/export. Il faut préciser que la stratégie logistique s'articule autour de cinq axes clés. Il s'agit premièrement du développement d'un réseau national intégré de zones logistiques à proximité des grands bassins de consommation, des zones de production et des principaux points d'échanges et grandes infrastructures de transport (ports, autoroutes, chemins de fer, ...), sur une superficie globale de 3.300 ha dont 2.080 ha à moyen terme. Ensuite, il est question de la mise en œuvre de mesures d'optimisation et de massification spécifiques aux principaux flux de marchandises (conteneurs, céréales, produits énergétiques, exportations,...). Puis, la stratégie table sur l'émergence d'acteurs logistiques, publics et privés, intégrés et performants. Les deux derniers axes concernent respectivement le développement des compétences à travers un plan national de formation dans les métiers de la logistique ainsi que la mise en place d'un cadre de gouvernance du secteur avec la création de l'Agence marocaine de développement de la logistique et la mise en place de l'Observatoire marocain de la compétitivité logistique. Par ailleurs, l'optimisation et la massification de la plupart des flux logistiques reposent sur la mise en place d'un réseau de plateformes logistiques pour le groupage et le dégroupage de marchandises. Véritables centres de valeur ajoutée logistique à proximité des opérateurs économiques et des consommateurs, ces plateformes logistiques serviront de zones pour la canalisation et la concentration des flux nécessaires au développement d'une offre de services compétitive et à forte valeur ajoutée. Le développement d'un tel réseau nécessite de réunir certaines conditions, notamment un foncier disponible à des coûts raisonnables, respectant des critères de localisation précis, variables d'un flux à l'autre (proximité de la ville, proximité du port, nombre de zones par bassin de demande). Parmi les conditions, il y a également la nécessité d'une connectivité adaptée en termes de 'grande logistique' (autoroute, rail) et 'petite logistique' (p.ex. innervation pour la desserte des points de vente dans le cas de la distribution) sans oublier la régulation du transport routier de marchandises en milieu intra et péri-urbain. Il faut préciser qu'une Zone logistique multi-flux (ZLMF), une zone d'activités dédiée à la logistique, comportant un ou plusieurs types de plateformes différentes, avec une mutualisation des infrastructures communes et des services généraux sur site. La co-localisation de plusieurs types de plateformes dans une même ZLMF et l'établissement de couloirs logistiques autour des grandes métropoles permettent également la mutualisation de la connectivité du site en infrastructures routières, autoroutières et ferroviaires.