Les enfants et les personnes immunodéprimées sont particulièrement vulnérables Le Maroc a enregistré un premier cas de variole du singe. L'annonce a été faite jeudi par le ministère de la santé et de la protection sociale à travers la publication d'un communiqué. Il s'agit d'un cas en provenance d'un pays européen. Le ministère n'a pas donné davantage de détails concernant ce premier cas. Il a été détecté dans le cadre du protocole établi par le Maroc depuis le lancement de l'alerte sanitaire mondiale, a précisé le ministère. L'état de santé du patient est «stable et ne suscite pas d'inquiétude», a-t-il assuré, il se trouve sous surveillance médicale conformément aux mesures sanitaires adoptées en la matière. Le ministère a assuré que dès la confirmation des résultats des analyses de laboratoire, les centres national et régional des opérations d'urgence de santé publique ont lancé une enquête pour répertorier tous les cas contacts. L'objectif étant de les surveiller et de prendre des mesures préventives pour éviter la propagation du virus. Le ministère de la santé rassure les citoyens signalant que les cas contacts n'ont montré aucun symptôme jusqu'à présent. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a été avisée au sujet de l'Etat de provenance du cas enregistré. Rappelons que le ministère a élaboré un plan national de surveillance et de riposte. Les cas probables et confirmés sont systématiquement hospitalisés en isolement dans une salle dédiée, pour une durée de 3 semaines à partir de leur date de début des signes. Un traitement symptomatique est administré au malade par l'équipe de prise en charge. S'agissant de la transmission d'une personne à l'autre, l'OMS précise que les personnes atteintes de la variole du singe sont infectieuses tant qu'elles présentent des symptômes (généralement deux à quatre semaines). Il est possible de contracter la variole par un contact physique étroit avec une personne présentant des symptômes. Les éruptions cutanées, les fluides corporels (tels que le liquide, le pus ou le sang provenant de lésions cutanées) et les croûtes sont particulièrement infectieux. Les vêtements, la literie, les serviettes ou les objets, tels que les ustensiles de cuisine ou la vaisselle, qui ont été contaminés par le virus au contact d'une personne infectée peuvent également infecter d'autres personnes. Il faut aussi relever que les aphtes, les lésions ou les plaies de la bouche peuvent également être infectieux, ce qui signifie que le virus peut être transmis par la salive. Les personnes qui interagissent étroitement avec une personne infectée, comme le personnel de santé, les membres de la famille et les partenaires sexuels, courent donc un risque accru d'infection. Le virus peut également être transmis d'une personne enceinte au fœtus par le placenta, ou d'un parent infecté à son enfant pendant ou après la naissance par contact cutané. Il est important de noter que les enfants et les personnes immunodéprimées sont particulièrement vulnérables. Dans la plupart des cas, les symptômes de la variole disparaissent d'eux-mêmes en quelques semaines. Toutefois, chez certaines personnes, elle peut entraîner des complications médicales, voire la mort. Les nouveau-nés, les enfants et les personnes souffrant de déficiences immunitaires risquent de présenter des symptômes plus graves et de mourir de la variole. Les complications des cas graves de variole du singe comprennent les infections cutanées, la pneumonie, la confusion et les infections oculaires pouvant entraîner une perte de vision. Ces derniers temps, 3 à 6% des cas signalés ont entraîné la mort dans les pays endémiques, souvent chez des enfants ou des personnes souffrant d'autres pathologies. Selon les dernières données disponibles, plus de 550 cas ont été confirmés dans 30 pays – où la maladie n'est pas endémique et n'apparaît que très rarement . L'arrivée en Europe, en Amérique du nord et au Moyen-Orient notamment, d'une maladie habituellement présente en Afrique a suscité une vague d'inquiétude avec la crainte de l'apparition d'une nouvelle pandémie. Pour l'instant, l'OMS estime qu'il ne s'agit pas d'une nouvelle pandémie mais d'une flambée des cas qui peuvent être stoppés. «L'OMS exhorte les pays touchés à élargir leur surveillance, et à dépister les cas dans leurs communautés au sens large», a averti le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.