Délaissée par les siens, Bahia Mouhtassine, la tenniswoman n° 1 arabo-africaine et médaillée d'or des Jeux méditerranéens ne desire qu'une seule chose : trouver un sponsor ou une prise en charge de la part des responsables du tennis national. Entretien. Aujourd'hui Le Maroc : Qu'en est-il des rumeurs qui courent faisant état de votre retrait des circuits ? Bahia Mouhtassine : Il est encore prématuré de parler de retrait. Il n'est pas dans mon intention de le faire. Il est vrai que pour pouvoir continuer sur les circuits, j'ai fait appel à mes propres moyens. Mais sans une aide matérielle, je ne peux pas aller de l'avant. Je ne pourrais aller nulle part d'ailleurs. Et il se trouve qu'actuellement, les moyens me font défaut. Même la RAM a cessé de m'offrir les billets pour mes voyages. Et vous savez que les déplacements et les tournois exigent énormément d'argent. Malgré plusieurs tentatives, et seul Dieu sait que j'ai frappé à de nombreuses portes, la réponse était toujours la même. J'ai eu droit tout le temps au même refrain. Comment interprétez-vous ce silence de la part des responsables ? Je m'interroge sérieusement si quelqu'un pourrait s'occuper de mon problème ou si mon cas a une quelconque importance aux yeux des responsables du sport national. La Fédération royale marocaine de tennis n'a jamais hésité à m'aider malgré ses moyens dérisoires. Mais ce n'est pas suffisant. C'est à présent au département des Sports d'intervenir pour me trouver des sponsors qui pourraient me faire bénéficier de larges possibilités pour disputer les futures compétitions, comme c'est le cas dans différents pays. Regardez par exemple la Tunisienne Namer Slima Sfar. Son gouvernement lui alloue une subvention annuelle de l'ordre d'un million de dirhams. Avez-vous des regrets de ne pas avoir opté pour la nationalité Qatarie ? Si c'était à refaire, je choisirais le Qatar. Comme vous le savez, beaucoup de sportifs l'ont déjà fait avant moi. Ailleurs, je disposerais de moyens qui me permettraient de m'exprimer aisément pour pouvoir aller plus loin et améliorer mon tennis. Croyez–vous que c'est la bonne solution ? Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est la bonne solution, mais dans des conditions aussi déplorables, comment pourrais-je m'avancer dans le classement ATP ou préparer les prochains grands tournois, les JO d'Athènes ? Ceci ne peut être possible que si les responsables acceptent de vouloir m'assister financièrement. Vous pensez pouvoir revenir dans le Top 50 ? Pour cette saison, je me suis fixé des priorités qui se résument à jouer des tournois, gagner des matchs par-ci par-là pour remonter progressivement dans le classement ATP pour faire partie du Top 50. Une tâche qui est loin d'être facile. Mon prochain objectif n'est autre que les Jeux Olympiques d'Athènes l'année prochaine. Compétition pour laquelle je m'entraîne sérieusement. Pourquoi exactement cet objectif des Jeux Olympiques ? A côté des tournois du Grand Chelem, les Jeux Olympiques sont le plus grand rendez-vous sportif de la planète pour les gens du tennis. J'ai toujours tenu à représenter dignement mon pays dans les grandes manifestations. Les J.O. en sont la meilleure occasion. L'ambition est donc à la hauteur de l'importance de l'événement.