La communauté internationale est réunie dans la ville française de Brest, dans le cadre du One Ocean Summit, avec la volonté affichée de parvenir à des engagements en faveur de la préservation des Océans et d'inscrire l'Océan au coeur de l'agenda climatique international. Après deux jours d'échanges et de débats au niveau des experts, le segment de haut niveau de cet événement international a été ouvert vendredi par le Président français Emmanuel Macron, en présence sur place d'une quinzaine de chefs d'Etat et de gouvernement. Le Maroc est représenté à ce Sommet par le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch, qui conduit une délégation de haut niveau. Parmi les dirigeants présents à ce segment de haut niveau il y a lieu de citer notamment la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, l'émissaire américain pour le climat John Kerry, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, dont le pays organisera la COP27 sur le climat en novembre, ou encore le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa, qui accueillera fin juin un sommet de l'ONU sur les océans à Lisbonne. D'autres dirigeants y participent par visio-conférence. C'est le cas du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, du vice-président chinois Wang Qishan, du Premier ministre japonais Fumio Kishida, du Premier ministre britannique Boris Johnson, du Premier ministre indien Narendra Modi ou encore d'Alassane Ouattara, président de Côte d'Ivoire. « Vivement des engagements pour nos Océans », a déclaré le Président français Emmanuel Macron à l'ouverture de ce Segment de haut niveau. Reconnaissant que « l'océan est la première victime de ce que nous n'avons pas su faire ou mal fait sur l'exploitation, pollution (...), et qu'il est aussi une partie de la solution », le Chef de l'Etat français a estimé que le One Ocean Summit est l'occasion d'acter des engagements majeurs en faveur de la protection des océans. « L'année 2022 sera décisive et nous devons prendre à Brest aujourd'hui des engagements clairs et fermes. L'Europe a un rôle clé à jouer », a dit M. Macron, affirmant que « les engagements qui seront pris à Brest doivent nous permettre de structurer les prochains mois ». Il a passé en revue dans ce contexte les objectifs communs fixés pour l'année en cours. « Dès la fin du mois à Nairobi, nous pouvons décider ensemble d'engager la négociation d'un traité international contraignant pour combattre la pollution plastique ». « Ensuite, au mois de mars à New-York, nous devons aboutir à un accord pour finaliser enfin un cadre de gestion de la haute mer d'ici à la fin de l'année. Cet accord devra permettre de protéger ces zones internationales qui sont trop souvent une zone de non droit écologique. C'est dire l'extrême importance de ce rendez-vous », a dit le Président français. D'autres événements tout aussi importants en faveur des océans et de l'environnement se tiendront courant 2022, notamment la 12ème conférence ministérielle de l'OMC qui se tiendra à Genève et qui doit aboutir à un accord pour supprimer les subventions publiques qui contribuent à la surpêche ou à la pêche illicite, la COP biodiversité prévue l'été prochain à Kunming, qui doit « graver dans le marbre nos accords » pour atteindre l'objectif de protéger 30% des espaces terrestres et maritimes..., a ajouté M. Macron. « Nous avons un agenda dans les prochaines semaines et les prochains mois inédit avec à chaque fois au cœur les océans », s'est félicité le Président français qui a appelé à « agir » maintenant et sans plus attendre en faveur des océans. « Si nous nous en donnons les moyens, nous pouvons prendre des décisions historiques. Il faut que cela commence aujourd'hui à Brest en prenant des engagements très clairs (...), et de de faire de cette année 2022 une année utile car nos océans ne peuvent plus attendre », a affirmé Emmanuel Macron. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a reconnu, elle aussi, qu' »aujourd'hui, l'Océan est en danger ». « La pollution, les produits chimiques, les déchets plastiques, la surexploitation ... les problèmes, nous les connaissons tous. L'Océan est tellement grand pour nous et pourtant il est tellement fragile, c'est la raison pour laquelle toute action individuelle a un rôle important et c'est ce qui fait que nous nous réunissons ici aujourd'hui », a-t-elle dit. Selon la présidente de la Commission européenne, « il est grand temps que nous édictions une Alliance, une Alliance entre nous et l'océan ». « C'est la raison pour laquelle l'UE et la présidence française du Conseil de l'UE lancent une coalition à très haute ambition qui portera sur la haute mer. Une coalition qui a pour objectif de faire en sorte que nous adoptions un traité sur la haute mer dès cette année », a annoncé Mme von der Leyen.