Selon la Banque mondiale, un record de 9,3 milliards de dollars attendu en 2021 Le wali de Bank Al-Maghrib avait annoncé un «chiffre record» pour les transferts MRE en 2021, qui devraient atteindre 87 milliards de dirhams, soit une augmentation de 27,7% par rapport à 2020, déjà considérée comme une année exceptionnelle. C'est une grande surprise. Malgré une forte concentration des MRE, le Vieux Continent n'est plus le grand pourvoyeur de transferts des expatriés en 2021. En tout cas, la Banque mondiale révèle dans un dernier rapport des surprises de taille. La première, c'est que les Etats-Unis d'Amérique (USA) et le Royaume d'Arabie Saoudite sont respectivement premier et deuxième au classement des pays ayant enregistré des envois de fonds de la part des expatriés marocains vers le Royaume. Le premier pays européen au classement est la France qui n'arrive que troisième au podium. Dans les détails, les USA représentent 14% des fonds, suivis de l'Arabie Saoudite (12%) et la France (10%). Cependant, le rapport de la Banque mondiale note qu'à cause de la crise sanitaire en 2020, un retour important des immigrés marocains dans les pays du Conseil de la Coopération du Golfe (CCG) a été constaté. «Pour le Maroc, classé deuxième pays bénéficiaire dans la région des transferts et malgré la forte concentration de ses expatriés en Europe, les Etats-Unis arrivent en tête de la liste des pays à émetteurs de fonds (14%), suivis de l'Arabie Saoudite (12%) et la France (10%). Mais le retour des migrants surtout en provenance des pays du CCG a augmenté pendant la crise du Covid-19», lit-on dans le rapport de la Banque mondiale. «L'UE reste la destination dominante pour les travailleurs migrants du Maghreb. Le Maroc, le plus grand pourvoyeur de migrants en termes absolus. La France et l'Espagne restent ainsi les premières destinations avec respectivement 1,5 million et 850.000 expatriés marocains», ajoute la même source. La deuxième grande annonce du rapport concerne la valeur totale des transferts des MRE. Ainsi, il semble qu'on se dirige vers la pulvérisation d'un nouveau record en 2021. Le Maroc est ainsi classé deuxième dans toute la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) avec 9,3 milliards de dollars, loin devant des pays comme le Liban (6,6 milliards de dollars) ou la Tunisie (2,2 milliards de dollars). Selon le document de la Banque mondiale, «malgré un fort impact de la pandémie sur les pays de la zone européenne, les flux de transferts des travailleurs migrants à travers le monde, notamment ceux originaires du Maghreb, ont bien résisté en 2020, progressant de 6,4% car il était question pour les migrants de soutenir les familles dans les pays d'origine à mesure que la variante Covid-19 Delta progressait». Il faut rappeler que les autorités marocaines avaient annoncé une forte progression des transferts des MRE. Lors d'un point-presse ayant suivi le dernier conseil d'administration de la banque centrale, Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, avait annoncé un «chiffre record» pour les transferts MRE en 2021, qui devraient atteindre 87 milliards de dirhams, soit une augmentation de 27,7% par rapport à 2020, déjà considérée comme une année exceptionnelle. Les transferts MRE avaient en effet progressé de 4,9% par rapport à 2019 selon les chiffres de l'Office des changes, dans un contexte pourtant difficile de pandémie mondiale. Selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, les chiffres sur les transferts pourraient reculer de 5% pour atteindre 82,7 milliards de dirhams en 2022. En attendant, le responsable avait expliqué lors du même point de presse que les autorités étaient en train d'étudier ces données annonçant par la même occasion la création d'une commission ad hoc pour réaliser une étude sur les facteurs derrière cette hausse, regroupant notamment BAM, le ministère de l'économie et des finances, la Direction générale des impôts (DGI), l'Office des changes et le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM). Pour le moment, les autorités n'ont pas encore annoncé les résultats de cette enquête dans le but de mieux comprendre les raisons de cette envolée spectaculaire des transferts de fonds à partir de l'étranger vers le Maroc malgré un contexte économique marqué par la crise sanitaire et ses graves répercussions sur les plans économique et social. Affaire à suivre.