Malgré l'aide européenne, les incendies ravageant les forêts au Portugal restent difficiles à contrôler. La situation dans ce pays est jugée à haut risque. Quelque 3.000 pompiers luttaient hier contre les flammes qui continuaient a ravagé les forêts en Portugal, ce pays frappé par la plus pire sécheresse depuis 1945, accompagnée d'une hausse considérable de la température. En effet, les températures peuvent atteindre 36 degrés Celsius. Ce qui augmente les risques d'incendies. Ces derniers, particulièrement virulents depuis samedi, ont ravagé au moins 134.000 hectares, soit plus que pour toute l'année 2004. La situation a été classée à "haut risque" par le ministère de l'Agriculture sur presque l'ensemble du territoire portugais. Mardi, onze feux de forêts étaient toujours hors de contrôle au centre et au nord du Portugal. Selon les autorités, les neuf avions bombardiers d'eau et hélicoptères mis à la disposition du Portugal par cinq pays de l'Union européenne (France, Espagne, Italie, Allemagne , Pays-Bas) étaient tous opérationnels. Huit de ces feux sévissent au centre du pays, dans les districts de Coimbra, Santarem, et Viseu. Trois autres incendies hors de contrôle sont concentrés dans le district de Santarem (nord). A Coimbra (centre), la troisième ville du pays, les pompiers, aidés par un changement de direction du vent, sont parvenus dans la nuit à stopper l'avancée des flammes vers les faubourgs. « L'incendie de Coimbra a été écarté du périmètre de la ville et il n'y a aucune chance qu'il ne s'approche à nouveau», a déclaré le chef de pompiers dans cette zone, Antonio Bernandes, à la radio privée TSF. Mais la situation reste particulièrement critique dans ce district, où quatre incendies sont toujours hors de contrôle. Dans les images diffusées par les chaînes de télévision, des villageois tentaient souvent seuls de freiner les flammes avec de simples seaux d'eau ou des tuyaux d'arrosage de potagers, avant de fuir leurs domiciles. Par ailleurs, lundi soir, les gendarmes ont découvert le corps calciné d'une femme de 88 ans, gisant à 150 mètres de sa maison, près de la localité d'Ourem (centre), dans une zone ravagée par les flammes, ont rapporté mardi les pompiers locaux. Le décès de cette femme, portée disparue depuis jeudi, porte à 15, dont 10 pompiers, le nombre de personnes tuées dans les incendies. Devant cette situation devenue très délicate, certains avaient déclaré que l'incendie était devenu incontrôlable faute de moyens aériens suffisants. Mais selon le Premier ministre portugais, José Socrates, ces critiques ne sont pas fondées. « La coordination des moyens anti-incendies a été bien meilleure cette année qu'en 2004 », a-t-il assuré. Il a souligné que le nombre d'appareils aériens anti-incendies était passé de 38 à 49. «Nous vivons cette année la pire situation depuis cinq ans en terme de risques d'incendies», a plaidé le chef du gouvernement portugais, qui a réclamé samedi l'assistance de l'UE. La France a envoyé deux Canadair sur place dimanche. En plus des deux avions français et d'un appareil espagnol, trois hélicoptères allemands et un Canadair italien doivent apporter leur aide à partir de mardi. Deux hélicoptères Cougar néerlandais participaient également à la lutte contre les incendies. Paula Laissy, porte-parole de la Commission européenne, a déclaré que le Portugal pourrait recevoir des compensations du Fonds européen de solidarité pour les catastrophes naturelles. Les Etats-membres sont éligibles aux aides quand les pertes dépassent 0,6% du PIB national. En 2003, les incendies avaient coûté 1,2 milliard d'euros à l'économie portugaise et le pays avait reçu 48,5 millions d'euros du Fonds de solidarité.