Derrière le volant de sa voiture, cette jeune mère de famille s'apprête à se rendre à un établissement scolaire de Rabat pour réinscrire ses enfants qui y poursuivent leurs études. Dès qu'elle bouge son véhicule, une jeune fille, la vingtaine à peu près, s'adresse à elle prétendant qu'elle est étrangère à la ville et cherche un boulevard de la capitale du Royaume. De bonne foi, elle descend de sa voiture pour lui indiquer son emplacement. Aussitôt, une voiture surgit de nulle part et s'arrête. Quatre jeunes hommes en descendent et se dirigent vers les deux femmes. Ils les encerclent et intiment à l'automobiliste de ne pas manifester la moindre résistance, ni faire le moindre geste pouvant attirer l'attention de qui que ce soit. Calmement, faisant semblant qu'ils lui parlent amicalement, ils lui arrachent son sac à main qui renferme une somme de plus de sept mille dirhams et une carte de paiement à puce. Après quoi, en compagnie de la jeune fille, ils montent à bord de leur voiture pour que le chauffeur démarre à toute allure. Sous le choc, la jeune mère de famille s'évanouit. Reprenant connaissance, elle se rend au commissariat de police pour porter plainte. Les investigations sont entamées par les limiers de la brigade antigang soutenus par leurs collègues de la Direction générale de la surveillance du territoire qui les traquent en se basant sur la carte de paiement à puce qui ne fonctionne pas par un code secret, mais par wifi. Les enquêteurs suivent leurs traces à travers les grandes boutiques et commerces à Rabat, Salé et Témara pour finir par les arrêter dans une boutique située au quartier Agdal à Rabat. Soumis aux interrogatoires, ils ont révélé qu'ils utilisaient la jeune fille comme appât pour attirer les victimes. Leur cible préférée était les automobilistes de sexe masculin. La fille les sollicitait de la conduire à un coin isolé et loin des regards. Dès qu'elle montait à bord et que l'automobiliste démarrait, les quatre membres de la bande les suivaient à bord d'une voiture et la victime se trouvait prise au piège. Les membres de cette bande ont révélé, lors de leurs interrogatoires, les identités de deux receleurs qui ont à leur tour été épinglés par la police. Les cinq membres de cette bande ont été traduits devant le parquet général près la Cour d'appel de Rabat qui les a maintenus en détention préventive alors qu'il a poursuivi les deux receleurs en état de liberté provisoire.