Le parc éolien de l'usine Lafarge Maroc de Tétouan vient d'être certifié par la France dans le cadre du Mécanisme de développement propre. Une décision qui permettra au Maroc de bénéficier des “crédits carbonne” du protocole de Kyoto. La mission interministérielle de l'effet de serre en France vient de certifier l'inscription de l'usine Lafarge Maroc de Tétouan dans le cadre des mécanismes du développement propre. Cette usine a été dotée en avril 2005 d'un parc éolien pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Selon un communiqué de Lafarge Maroc, « la production annuelle d'énergie propre qui sera produite par les éoliennes permettra de couvrir 40% des besoins en électricité de la cimenterie de Tétouan et évitera l'émission de 30.000 tonnes de gaz à effet de serre (GES) ». Le parc éolien (38 gigawatts/h par an) situé à Tétouan doit approvisionner en énergie "propre" la cimenterie de Lafarge sur place, permettant d'éviter l'émission de 28.700 tonnes de GES par an sur sa durée de comptabilisation (7 ans). Ce parc a donc permis au Maroc de faire partie des pays qui s'engagent à lutter contre les émissions toxiques qui polluent l'atmosphère. Faisant partie des pays qui ont ratifié le protocole de Kyoto, le Maroc se doit de respecter les clauses de ce contrat. C'est ainsi que les autorités marocaines ont inscrit le parc de Tétouan comme projet faisant partie des Mécanismes de développement propre (MDP) au niveau national. Ces mécanismes s'inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du protocole de Kyoto. Un protocole qui prévoit une réduction globale d'émission de 5,2% des gaz à effet de serre des pays industrialisés en 2008-2012 par rapport à 1990. « Aujourd'hui, la nouveauté réside dans le fait qu'un pays du Nord ici la France, vient de certifier ce parc éolien », comme nous explique Khalid Najab de LafargeMaroc. Cette décision donne au Maroc plus de crédibilité et lui permet aussi d'être éligible et de bénéficier des crédits carbonne à partir d'octobre 2005. Ces crédits sont attribués aux pays qui pourront enregistrer une économie d'émission de gaz à effet de serre. Pour aider les pays signataires à respecter leurs engagements, le protocole de Kyoto a en effet mis en place une solution originale et innovante : le « crédit carbone ». Les Etats ou entreprises qui participent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans d'autres pays reçoivent en échange des « crédits carbone ». Ces « crédits carbone » qui représentent les rejets de GES évités permettent à leurs détenteurs d'acheter des droits d'émettre des gaz à effet de serre, un crédit carbone équivalant à l'émission d'une tonne de CO2. L'allocation de ces crédits s'articule autour de plusieurs mécanismes. L'un d'entre eux s'intéresse plus particulièrement à la collaboration entre les pays industrialisés et les pays en voie de développement ; il s'agit du Mécanisme de développement propre (MDP), qui conditionne l'obtention de « crédits carbone » au financement d'un projet de réduction dans les pays en développement. Un tel système permet aujourd'hui aux pays industrialisés de se rapprocher de leurs propres objectifs nationaux fixés à Kyoto. A moyen terme, pour qu'un tel marché fonctionne, les pays industrialisés devront être eux-mêmes émetteurs de « crédits carbone » et seront donc contraints de réduire leurs émissions sur le sol national. En étant consciente de cet état de fait, la France n'a pas hésité à valider l'inscription du Maroc dans le Mécanisme de développement propre. Le Maroc pourra de sa part à partir d'octobre 2005, bénéficier des crédits carbonne. Des crédits monnayables qu'il pourra par la suite vendre aux pays pollueurs.