Lafarge Maroc et le Fonds français de l'Environnement mondial (FFEM) ont signé, mercredi à Rabat, une convention de partenariat pour le montage d'une première opération du Mécanisme de Développement propre (MDP) focalisée sur un parc éolien de 10 MW. Au Maroc, le développement propre continue de séduire plus d'un investisseur. À la veille de l'entrée en vigueur de l'accord de Kyoto, le 16 février prochain, le groupe Lafarge Maroc est le dernier candidat en date à avoir adopté le concept. En vertu de la convention signée cette semaine, ce dernier entame les travaux de la réalisation d'un parc éolien pour alimenter la nouvelle cimenterie de Tétouan par l'énergie renouvelable. Ce parc alimentera la nouvelle cimenterie d'une capacité d'un million de tonnes, pour 40 % de sa consommation électrique. D'un investissement de 110 millions de dirhams, cette nouvelle structure aura une production moyenne annuelle estimée à 40 GWh et permettra une réduction des EGES de l'ordre de 38.000 tonnes de CO2. Sa mise en service est prévue en mai prochain. De son côté, le Fonds français de l'Environnement mondial (FFEM) apporte son expertise et des ressources financières pour accompagner l'un des premiers projets MDP dans le pays. Le but étant de « roder » les dispositifs techniques, institutionnels et juridiques associés à ce type de projets. Le parc de Tétouan entre en effet dans le cadre de la politique du groupe français qui s'est engagé à réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre (EGES) par tonne de ciment produite au niveau mondial entre 1990 et 2010. Les initiateurs du projet tablent sur l'enregistrement du projet auprès de l'organisme institutionnel chargé de la validation, et ceci conformément aux dispositions des accords de Kyoto et des droits ou crédits carbone, Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC). À terme, Lafarg Maroc vise la certification des quantités d'émissions économisées pour pouvoir bénéficier d'unités de crédit carbone correspondantes. Pour rappel, le MPD est un de nombreux instruments prévus par le Protocole de Kyoto(PK) adopté au Japon en 1997. Ce protocole assigne aux pays industrialisés des objectifs légalement contraignants de limiter ou de réduire leurs émissions en gaz à effet de serre. Pour ces pays, la réduction totale des émissions prévue est de 5.2% par rapport au niveau de 1990 au cours de la première période d'engagement allant de 2008 à 2012. Selon le PK, les Pays en voie de Développement (PED) ne sont pas astreints à diminuer leurs émissions, ils doivent cependant faire-part régulièrement de l'évolution du niveau de leurs émissions. Le Protocole de Kyoto permet, dans ce cadre, aux pays développés de remplir leurs engagements de réduction de différentes manières au moyen de «mécanismes de flexibilité». Concrètement, le Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) vise à assister les pays en voie de développement à atteindre un développement durable en promouvant l'investissement écologiquement sain dans leurs économies par les gouvernements des pays industrialisés et par le monde des affaires. Ce mécanisme volontaire a un double objectif : d'une part, il permet aux pays en voie de développement d'accéder à des capitaux et des technologies nouvelles tout en restant conformes à leur stratégies de développement durable. D'autre part, il permet d'aider les pays développés à atteindre leurs objectifs de réduction des émissions en GES pris dans le PK. Les bénéfices en termes de gaz à effet de serre, de chaque projet relevant du MDP seront mesurés suivant des méthodes agréées au niveau international et seront quantifiées en unités standard, définies en tant que « Réductions d'Emissions certifiées » (REC).