Secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Fouad Ali El Himma a répondu, à l'occasion de sa récente sortie médiatique, à tous ceux qui se sont arrogé un rôle qui n'est pas le leur en jouant sur la confusion. Fouad Ali El Himma a brisé le silence. En accordant un long entretien au quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 29 juillet 2005, le secrétaire d'État à l'Intérieur a créé l'événement dans une saison estivale réputée généralement calme. De bout en bout, l'interviewé a livré le fond de sa pensée sur nombre de dossiers, de dérives et de rumeurs aussi. Sans éluder aucune question, même celle qui fâche , il a plutôt expliqué, rassuré, cadré et donné du sens, répondant sans complexe à des questions touchant ses rapports avec S.M le Roi, le gouvernement et les autres centres du pouvoir. Point de confusion dans le propos. Pour sa première sortie depuis qu'il fait partie du gouvernement, l'exercice est franchement réussi. D'entrée de jeu, M. Ali El Himma explique l'objectif de sa sortie médiatique. “ Si aujourd'hui, j'ai décidé de parler, c'est pour rompre ce silence qui ne sert en fin de compte que les intérêts d'une infime minorité qui pratique l'amalgame“. En effet, le mutisme produit du vide qui, du coup, se trouve exploité par une camarilla d'individus aussi marginaux que malintentionnés. Qui offre ses services, qui fait assaut d'opportunisme, qui s'érige en donneur de leçons, qui fait commerce du nihilisme… Au cours de ces dernières années, le pays a vécu au rythme de divers marchands de tout et de n'importe quoi, tenant le haut du pavé et prospérant sur l'amalgame qu'ils contribuent à entretenir par des postures tantôt provocatrices tantôt réductrices .Ce qui a eu pour conséquence d'escamoter parfois les progrès réalisés par le Maroc dans différents domaines et de brouiller son image. Or, la réalité est tout autre, explique Fouad Ali El Himma. “Nous sommes un État organisé où il n'y a nulle place pour des mains invisibles, encore moins pour l'homme numéro un, pour l'homme numéro deux ou pour l'homme numéro dix“. Tour à tour explicite et enjoué, il s'est exprimé sur l'affaire Nadia Yassine, une femme qui cherche “les feux de la rampe“, le dossier Hicham Mandari, “escroc dont le parcours mériterait un feuilleton de troisième série“ et le cas Moulay Hicham dont il a partagé une passion commune pour les films d'espionnage (…) et les films western comme “Le bon, la brute et le truand“. Mais au cours de ces dernières années, beaucoup de films pour le moins de mauvais goût ont été montés de toutes pièces. Et l'interviewé a pris le soin de les énumérer : la supercherie capitaine Adib, la fumisterie des officiers libres, Mohamed Abdelaziz, les terroristes et les séparatistes. Sur un ton sarcastique, il lance, pourquoi pas, tant qu'on y est, “les éleveurs de tortues libres“. Là, M. Ali El Himma mouche certains journalistes qui “ont fait de la diffamation une ligne éditoriale“. Il ajoute : “ Ils sont vraiment devenus le relais de tous ceux qui veulent dire du mal, je précise bien le mal et non la critique, car la critique est une contribution au dialogue démocratique“. (…) Tout à sa verve, le secrétaire d'État à l'Intérieur invite tous ceux qui “ ont un projet autre que celui des Marocains à créer un parti politique“, histoire de montrer leur poids dans l'opinion. Que n'a-t-on écrit sur Fouad Ali El Himma, dépeint souvent sous des traits peu flatteurs, l'accusant de tout et de rien alors que “j'accomplis la mission que ( S.M le Roi) m'a définie depuis la position de ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur“. “ je suis devenu le blouson d'Othman à qui on fait endosser tous les péchés“, indique celui qui a décidé désormais de sortir de sa réserve dans la foulée de l'intervention remarquée du ministre de l'Intérieur Mostapha Sahel. Celui-ci avait répondu de belle manière sur les colonnes de la Vie Économique au président de la CGEM Hassan Chami qui a jugé la gouvernance au Maroc “trop floue“ à son goût.