Malgré les dernières restrictions sanitaires décrétées (couvre-feu à 21h) pour faire face à la Covid-19, les opérateurs touristiques du Nord espèrent continuer une bonne progression de la fréquentation de leurs établissements en cette période d'été. Surtout qu'ils misent beaucoup sur la saison estivale pour pouvoir se rattraper après les pertes subies pendant plus d'une année et demie. «Nous avons espéré une relance en début du mois d'août, mais malheureusement avec les nouvelles restrictions sanitaires, nous avons eu plusieurs annulations de réservations», explique Nouredine Hallouzi, membre de l'Association régionale de l'industrie hôtelière (ARIH) de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et directeur général de l'hôtel El Yacouta à Tétouan. En dépit des grands préparatifs entrepris et la baisse des tarifs (pour encourager le tourisme interne), les résultats de ce début de la saison estivale, selon ce dernier, sont décevants. En tant qu'acteur professionnel, «nous n'avons aucune visibilité dans un futur proche», dit M. Hallouzi. Pour sauver le secteur, ce professionnel appelle à lutter contre la concurrence déloyale de l'informel et la location des appartements meublés, tout en recommandant la révision du contrat programme de relance du tourisme afin d'aider le secteur à se relever de la crise. Lueur d'espoir Après avoir, pour leur majorité, raté la saison estivale 2021, les opérateurs touristiques du Nord veulent garder espoir pour mieux en tirer profit que l'année précédente. «Nous continuons de réaliser une progression de nos activités par rapport à l'année précédente, avec un taux d'occupation moyen de 50% en juillet et plus de 70% en ce début de mois d'août. Mais nous sommes bien en deçà de ceux effectués en temps normal, avant la pandémie de Covid-19», fait part Yassine Benchama, membre du bureau du CRT de Tanger- Tétouan-Al Hoceima et directeur général de l'hôtel Prestige à Tétouan. Comme les hôtels du centreville de Tétouan ou ceux situés au bord de la mer, l'entrée en vigueur des dernières restrictions sanitaires a entraîné, a fait part ce professionnel, pendant les trois premiers jours suivant cette décision, une baisse de la fréquentation de son établissement. «Nous avons vite renoué avec notre rythme d'avant cette décision. Nous avons même réussi à vendre depuis le début du mois d'août plus de 70% de notre capacité d'accueil», ditil, faisant remarquer que les professionnels ne devront pas dépasser le taux d'occupation autorisé (75%), alors que les hôtels de Tétouan, dont la majorité ne dispose pas d'une importante capacité d'accueil, peuvent atteindre en ce mois d'août jusqu'à 100% et afficher complet. L'affluence continue Célèbres par la beauté de leurs plages et la non cherté du séjour pour leur clientèle, les villes balnéaires telles que Asilah M'diq, Fnideq ainsi que les zones côtière de Chefchaouen et de Tétouan continuent de connître une affluence d'estivants, mais sans pouvoir battre le record en termes de nombre de visiteurs en temps normal. Et avec les pertes subies et le quasi-arrêt de leurs activités depuis l'arrivée de la pandémie, cette affluence constitue une aubaine pour les professionnels du tourisme ainsi que les représentants des autres types de commerce et des métiers estivants pour pouvoir renflouer leurs caisses et améliorer leurs chiffres d'affaire annuels. Avec 120 km de linéaire, «les zones côtières de Chefchaouen attirent encore cette année un grand nombre de familles en quête de quiétude et de belles plages pour passer leurs vacances d'été», affirme Mustapha Aghzal, président du Conseil provincial du tourisme (CPT) de Chefchaouen, avant d'ajouter que conscient de l'importance du tourisme pour la province, particulièrement pour les petits villages côtiers, le CPT et ses principaux partenaires ont mené depuis 2015 d'importants projets d'aménagement des corniches et des places publiques ainsi que la création et la réhabilitation des espaces verts, afin de contribuer à renforcer leur attractivité. Avec le manque de l'effervescence nocturne en raison du couvre-feu à 21 h, les destinations balnéaires du Nord telles que Tanger et sa voisine Asilah continuent de garder leurs traditions estivales et de se réveiller, comme par un passé proche, avec l'arrivée des premiers trains avec à bord des estivants venus y passer leurs vacances.